STING
- The Soul Cages (1991)
Quatre ans après
"Nothing Like The Sun", alors qu’il a perdu son père, Sting enfante
dans la douleur, un 3° album solo emprunt de mélancolie.
Soul Cages s’ouvre sur «
Island of Souls » qui nous plonge d’une certaine manière dans les souvenirs de
Gordon Mattew Summer, fils d’ouvrier né à Newcastle et nous ramène à nos
propres blessures, car cette mélancolie est communicative. Personnellement, ma
gorge se noue quand j’entends ce morceau ; l’introduction ainsi que les
couplets sont lancinants, presque poignants, chantés de façon mécanique. Seul
le refrain a le goût de l’espoir, le rythme en est plus lié. Cela ressemble à
un voyage initiatique, ou un travail de deuil. Le personnage, Billy, dans
lequel se projette Sting, rêve qu’un des bateaux que construisait son père, les
emmènerait vers l’île des âmes. Le final comme l’intro est joué à la cornemuse
et donne une couleur celtique au morceau.
"All this time"
est plus sautillant, les « réjouissances » d’après funérailles, mais reste très
critique vis-à-vis de la religion, et la position éphémère de l’Homme dans le
temps.
"Mad about You"
est une chanson sublime, intro mandoline, on revient à la poèsie que Sting nous
avait servi dans le précédent opus, la touche jazzy déboule sur la pointe des
pied avec un superbe solo de saxophone de Brandford Marsalis, pour débarquer en
force dans le morceau suivant. "Jeremiah blues" est en effet le
morceau le plus jazzy de l’album, une ligne de basse dynamique, quelques notes
au piano lancées un peu dans toutes les directions, du saxophone et pour finir
un très beau solo de guitare électrique par Dominic Miller.
On retombe ensuite dans la
mélancolie avec "Why should I cry for you ?" Une jolie balade très
triste comme autant de prières probablement dirigées vers son père. Et après un
court instrumental à la guitare sèche, le voyage inititiatique se poursuit.
"The Wild Wild Sea", dont l’intro évoque les vagues qui s’écrasent
sur la grève, est un morceau sans rythme au début, ambiance aquatique, mélodies
ciselées comme seul Sting sait les écrire. L’ambiance de la chanson monte
ensuite très lentement en puissance, comme grossit la tempête en mer.
Et enfin, alors qu’il
recherchait « The island of souls », le voilà dans « The soul Cages », les mots
sont scandés, l’instrumentation est plus dure avec beaucoup de guitares,
l’harmonie revient à la fin, et l’on retrouve même le dernier couplet de «
Island of Soul » comme en écho de la première chanson.
Le dernier morceau est
cosmique, on croit voler sur la Voie Lactée. « When the Angels fall » est le
but du voyage, peut-être le retour à la paix de l’esprit. Une première partie
paisible, une fin plus énergique rythmée par la guitare sèche.
La pochette est étrange,
l’auteur en est Steven Campbell, un peintre écossais. Peut-être est-ce sa
représentation physique d’une âme en cage ? Le livret est parsemé
d'illustrations de son cru.
Tracklist
A1 Island
Of Souls
A2 All This
Time
A3 Mad
About You
A4 Jeremiah
Blues (Part 1)
A5 Why
Should I Cry For You
B1 Saint
Agnes And The Burning Train
B2 The Wild
Wild Sea
B3 The Soul
Cages
B4 When The Angels Fall
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