ULTRAVOX - Lament
Chrysalis - 206 175 - Europe - 1984
Chrysalis - 206 175 - Europe - 1984
Ce disque est un petit miracle, il faut bien le dire. Ayant mis fin à sa collaboration avec George Martin, le groupe a assumé lui-même la production et on peut dire qu'il n'y a pas perdu au change. Conny Plank pouvait être fier d'eux, et est d'ailleurs revenu les aider pour l'album suivant. En effet, la qualité qui frappe le plus à l'écoute de Lament est la beauté pure du son qui opère une séduction bien plus durable que la simple platitude de Quartet. Plus que jamais peut-être, les synthétiseurs tissent un canevas dynamique tandis que les quelques passages de guitare sont délicieusement tranchants. Il est évident que cette recette plus noble est aussi efficace commercialement, surtout au vu du succès du single «Dancing with tears in my eyes», qui reste leur plus grand tube.
Bien sûr, la qualité du son n'est pas un argument suffisant, mais il se fait que la composition musicale est à l'avenant. Lament est un festival de bonnes idées, il ne comprend que huit plages mais aucune n'est inutile. Même le tube cité plus haut est de l'Ultravox grand style, ce redressement est vraiment des plus spectaculaires, on est à des années-lumière du crétinisme d'un «Hymn». Tout le monde qui se serait frotté au répertoire des années 80 doit avoir entendu cette chanson, elle est vraiment très connue, on serait tenté de dire que celle-là au moins est un vrai hymne. Un exemple de romantisme moderne, avec un sujet des plus sinistres : les dernières heures d'un couple avant une catastrophe nucléaire annoncée, ce que la vidéo associée fait comprendre explicitement.
Les autres chansons ne sont pas en reste. «White China» est un exemple-type d'électropop, où on reconnaît de l’échantillonnage. Certains penseront que ces sons ont mal vieilli mais peut-on vraiment nier que la mélodie est à tomber ? A l'opposé, «One small day» est un rock à rapprocher de U2, très incisif. La ballade «Lament» pourra surprendre quelque peu, un titre à la fois lent et rythmé, très romantique et original, elle représente une de ces évolutions possibles de la new wave qui se confirmeront dans les années suivantes. La deuxième face est peut-être moins marquante au premier abord, mais il s'y trouve également des perles. «Man of two worlds», à tendance celtique, et «When the time comes» sont du remplissage de haut vol, tandis que «Heart of the country» est une superbe chanson au son très «électro allemande», à rapprocher du Depeche Mode de la même époque. Et puis, il y a ce final immaculé, «A friend I call desire», un dernier exemple simple et éclatant de leur pureté stylistique.
Lament n'est pas forcément l'album le plus encensé par la critique, car la beauté est souvent considérée comme suspecte. En vérité, ce disque est une des plus belles réalisations pop rock que je connaisse, un autre sommet de la new wave à mettre à l'actif d'Ultravox. Même en connaissant la sauvagerie punk visionnaire d'Ha!-Ha!-Ha! et le classicisme de Vienna et Rage in Eden, je peux d'ailleurs difficilement m'empêcher de considérer le stylé Lament comme le véritable aboutissement de leur somptueuse carrière.
TRACKLIST:
Bien sûr, la qualité du son n'est pas un argument suffisant, mais il se fait que la composition musicale est à l'avenant. Lament est un festival de bonnes idées, il ne comprend que huit plages mais aucune n'est inutile. Même le tube cité plus haut est de l'Ultravox grand style, ce redressement est vraiment des plus spectaculaires, on est à des années-lumière du crétinisme d'un «Hymn». Tout le monde qui se serait frotté au répertoire des années 80 doit avoir entendu cette chanson, elle est vraiment très connue, on serait tenté de dire que celle-là au moins est un vrai hymne. Un exemple de romantisme moderne, avec un sujet des plus sinistres : les dernières heures d'un couple avant une catastrophe nucléaire annoncée, ce que la vidéo associée fait comprendre explicitement.
Les autres chansons ne sont pas en reste. «White China» est un exemple-type d'électropop, où on reconnaît de l’échantillonnage. Certains penseront que ces sons ont mal vieilli mais peut-on vraiment nier que la mélodie est à tomber ? A l'opposé, «One small day» est un rock à rapprocher de U2, très incisif. La ballade «Lament» pourra surprendre quelque peu, un titre à la fois lent et rythmé, très romantique et original, elle représente une de ces évolutions possibles de la new wave qui se confirmeront dans les années suivantes. La deuxième face est peut-être moins marquante au premier abord, mais il s'y trouve également des perles. «Man of two worlds», à tendance celtique, et «When the time comes» sont du remplissage de haut vol, tandis que «Heart of the country» est une superbe chanson au son très «électro allemande», à rapprocher du Depeche Mode de la même époque. Et puis, il y a ce final immaculé, «A friend I call desire», un dernier exemple simple et éclatant de leur pureté stylistique.
Lament n'est pas forcément l'album le plus encensé par la critique, car la beauté est souvent considérée comme suspecte. En vérité, ce disque est une des plus belles réalisations pop rock que je connaisse, un autre sommet de la new wave à mettre à l'actif d'Ultravox. Même en connaissant la sauvagerie punk visionnaire d'Ha!-Ha!-Ha! et le classicisme de Vienna et Rage in Eden, je peux d'ailleurs difficilement m'empêcher de considérer le stylé Lament comme le véritable aboutissement de leur somptueuse carrière.
TRACKLIST:
A1. White China
A2. One Small Day
A3. Dancing With
Tears In My Eyes
A4. Lament
B1. Man Of Two Worlds
B2. Heart Of The
Country
B3. When The Time
Comes
B4. A Friend I Call
Desire
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