Francis CABREL - Hors Saison
Columbia - 886975784417 - 2009
Columbia - 886975784417 - 2009
Mon premier contact avec CABREL fut, je me rappelle, assez peu satisfaisant. Octobre 1999, CABREL passe à Limoges dans un Palais des Sports à l’acoustique ignoble pour promouvoir son nouvel album, Hors Saison. Un peu distant, assurant le minimum syndical, et finalement peu divertissant ; je n’avais, du haut de mes 15 ans, pas vraiment apprécié le spectacle. ‘Ce mec-là est hautain et se la pète’, avais-je alors tristement confié à ma mère, sur qui le charme avait en revanche totalement opéré. Mais que peut-on être bête lorsque l’on est ado ! CABREL n’était pas distant, n’était pas hautain. Il transmettait sa musique dans sa forme la plus pure, dénuée de tout artifice superficiel, réalisai-je quelques temps plus tard à l’écoute de cet album. Lorsque CABREL chante, il n’y a rien à rajouter. Il n’y a qu’à écouter et savourer. Et alors que d’autres artistes passent leur temps à expliquer le sens de leurs paroles, celles de CABREL coulent de source.
Samedi soir sur la Terre voyait notre bon Francis s’asseoir sur le rebord du monde et contempler, critiquer, observer celui-ci, tel un griot omniscient. Hors Saison voit CABREL se jeter à corps perdu dans ce monde, parmi ses gens et son histoire. CABREL ne se fait plus observateur externe mais narrateur impliqué. Ainsi, le ton se fait plus solennel, plus dur, mais également plus efficace. Dès "Le monde est sourd", titre blues-folk offert en guise d’introduction, CABREL déplore le travail des enfants, les magouilles politiciennes, l’égoïsme rampant des êtres humains. Plus réflexion philosophique que critique facile, ce titre plante le décor. Et il n’est pas vraiment rose.
Cet habillage blues-folk, CABREL l'adjoint encore à quelques morceaux, tels que "Rien de nouveau", sublimé par une guitare électrique virevoltante, ou bien "La belle Debbie", somme toute anecdotique.
Le reste de l’album se fait plus intimiste. Succession de ballades folk toutes plus réussies les unes que les autres, Hors Saison voit CABREL traiter de fort belle façon de l’esclavage sur "Cent ans de plus" (une des pépites de cet album), ou encore de la détresse sociale des exclus de nos civilisations dites modernes ("Madame X"). N’hésitant pas à se faire plus léger, CABREL nous offre de belles ballades sur la fusion des corps ("Le reste du temps"), sur l’Amour dont il aime tant parler ("Depuis toujours", adaptation d’un morceau d’OTIS REDDING), ou encore sur la solitude du musicien ("Hell Nep Avenue", à prononcer : "Elle n’est pas venue"). Mais le point d’orgue de cet opus est bien évidemment la ballade éponyme Hors saison. Piano véhiculant un sentiment de profonde tristesse, violons enveloppants, tous les éléments sont ici réunis pour faire de ce morceau une ballade poignante excellemment réussie, qui pourrait être considérée comme une suite logique du morceau Octobre de l’album précédent.
Hors Saison montre un CABREL successivement introspectif et extraverti, alternant contemplations et réflexions, sur des mélodies mélancoliques et éminemment réussies. Une fin de siècle en beauté pour le grand CABREL !
TRACKLIST:
Samedi soir sur la Terre voyait notre bon Francis s’asseoir sur le rebord du monde et contempler, critiquer, observer celui-ci, tel un griot omniscient. Hors Saison voit CABREL se jeter à corps perdu dans ce monde, parmi ses gens et son histoire. CABREL ne se fait plus observateur externe mais narrateur impliqué. Ainsi, le ton se fait plus solennel, plus dur, mais également plus efficace. Dès "Le monde est sourd", titre blues-folk offert en guise d’introduction, CABREL déplore le travail des enfants, les magouilles politiciennes, l’égoïsme rampant des êtres humains. Plus réflexion philosophique que critique facile, ce titre plante le décor. Et il n’est pas vraiment rose.
Cet habillage blues-folk, CABREL l'adjoint encore à quelques morceaux, tels que "Rien de nouveau", sublimé par une guitare électrique virevoltante, ou bien "La belle Debbie", somme toute anecdotique.
Le reste de l’album se fait plus intimiste. Succession de ballades folk toutes plus réussies les unes que les autres, Hors Saison voit CABREL traiter de fort belle façon de l’esclavage sur "Cent ans de plus" (une des pépites de cet album), ou encore de la détresse sociale des exclus de nos civilisations dites modernes ("Madame X"). N’hésitant pas à se faire plus léger, CABREL nous offre de belles ballades sur la fusion des corps ("Le reste du temps"), sur l’Amour dont il aime tant parler ("Depuis toujours", adaptation d’un morceau d’OTIS REDDING), ou encore sur la solitude du musicien ("Hell Nep Avenue", à prononcer : "Elle n’est pas venue"). Mais le point d’orgue de cet opus est bien évidemment la ballade éponyme Hors saison. Piano véhiculant un sentiment de profonde tristesse, violons enveloppants, tous les éléments sont ici réunis pour faire de ce morceau une ballade poignante excellemment réussie, qui pourrait être considérée comme une suite logique du morceau Octobre de l’album précédent.
Hors Saison montre un CABREL successivement introspectif et extraverti, alternant contemplations et réflexions, sur des mélodies mélancoliques et éminemment réussies. Une fin de siècle en beauté pour le grand CABREL !
TRACKLIST:
A1. Le Monde Est Sourd
A2. Cent Ans De Plus
A3. Presque Rien
A4. Le Reste Du Temps
A5. Rien De Nouveau
A6. Loin Devant
B1. Depuis Toujours
B2. Comme Eux
B3. Hell Nep Avenue
B4. Hors-Saison
B5. La Belle Debbie
B6. Madame X
B6. Madame X
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