THE STRANGLERS - AURAL SCULPTURE
Epic - EPC 26220 – Europe - 1984
A chaque groupe de rock son
cassage de gueule, son vilain petit canard, son culot de portée, son horrible
petit rejeton. Dans la catégorie des flops ou des mal-aimés, on peut vous en
citer des montagnes. Pourtant, tous ne sont pas à jeter pour autant. Certains
sont indigestes, pourris ou périmés mais d’autres étincellent toujours autant
sous la couche de poussière qui les recouvre. Aural Sculpture, sous sa pop soit
disant mièvre, mérite bien plus d’attention que ce qu’il a obtenu.
Vous l’avez compris, Aural
Sculpture est un album véritablement sous-estimé. La cause à un son FM très
grand public, propice à multiples passages radios (l’album est passé plutôt
inaperçu : un comble). Et alors ? Ça
plaît à la plupart des gens, mais est-ce vraiment un mal quand la musique est
bonne ? Non. Les fans attendaient autre chose des Stranglers à l’époque. Après réflexion, on n’écoute pas les premiers
albums des Stranglers pour la même chose qu’Aural Sculpture.
Aural Sculpture, c’est comme
le champagne. C’est frais, pétillant et rafraichissant. En effet, le groupe,
toujours aussi imprévisible, décide de se diriger vers un registre plus pop en
pointant les spots vers la basse, les claviers et les cuivres. En résulte un
univers et une musique groovy plutôt dépaysant (« Spain », « Uptown »).
LesStranglers en mettent plein les oreilles tout du long de la première partie
de l’album grâce à des tubes herculéens : « Skin Deep » et son clavier d’enfer
(un claviériste qui fait des prouesses !) mettra tout le monde d’accord grâce à
cette pop presque dance, inventive, racée et énergique qui ne tombe pourtant
pas dans le cliché de la soupe commerciale (Plastic Bertrand, sors de ce corps
!). Ca gesticule, c’est festif, une ambiance due en partie à l’ajout de
trompettes, trombone et saxophones. Une fantaisie que les Stranglers auraient
pu en partie se passer. Cependant, ils ne sont pas pour autant que des bêtes du
dancefloor, non non. Les Stranglersfrappent fort avec les sensibles, posés et
touchant « Laughing » et « North Winds Blowing ». Malheureusement, la fausse
note n’est jamais loin, les deux derniers titres laissent de marbre et d’une
indifférence la plus totale.
Reconversion réussie pour
les Stranglers qui s’éloignent toujours plus de l’image punk que la presse lui
avait attribuée. Leur pop controversée n’aura pas fait l’unanimité. Pourtant,
le talent est toujours là, palpable et concret. Mais pas de souci pour les
Stranglers, la roue tourne …
(Finalcrystal).
TRACKLIST:
A1. Ice Queen
A2. Skin Deep
A3. Let Me Down Easy
A4. No Mercy
A5. North Winds
B1. Up Town
B2. Punch And Judy
B3. Spain
B4. Laughing
B5. Souls
B6. Mad Hatter
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