lundi 14 juillet 2014

Manic Street Preachers - Futurology




MANIC STREET PREACHERS - FUTUROLOGY (2014)
Columbia ‎- 88843049621 - (Europe)

Il y a moins d'un an de cela, les Manic Street Preachers sortaient Rewind The Film, un des albums les plus faibles de leur discographie. Ils avaient déclaré à cette époque qu'ils avaient enregistré suffisamment de contenu pour un second disque et que celui-ci sortirait au printemps 2014. C'est finalement en juillet que Futurology verra le jour. Ce petit contretemps n'est finalement pas le plus important à notre égard. L'interrogation porte bien entendu sur le contenu du disque. Rewind The Film n'étant pas brillant, qu'en allait-il être de son successeur enregistré, de surcroit, au même moment ?

Première réaction à l'entame de l'album, c'est le retour des guitares électriques. Elles qui avaient disparu de l'opus précédent sont bien plus présentes ici. Elles trouvent leur place dans un univers plus électronique qu'à l'accoutumée. La chanson d'ouverture, Futurology, en est d'ailleurs une parfaite illustration. Cette orientation du moment s'avère par ailleurs très connotée années 80s. Sans pleinement retrouver les gars de Cardiff, on se sent un peu soulagé à l'écoute de cette entame. Pourtant dès la seconde plage, Walk Me To The Bridge à la construction particulièrement bancale, on ne peut s'empêcher de s'interroger sur ce que cherche le trio avec notamment ce refrain ringard qui nous replonge dans les très mauvais moments des eighties. Il reste toutefois onze chansons avant de pouvoir parler de second naufrage.

Cet album s'apparente d'ailleurs à une forme de montagnes russes, passant du peu inspiré au très bon. Si l'on ne devait parler que du bon, on s'attarderait sur The Next Jet To Leave Moscow, qui constitue un des moments les plus intéressants du disque. Lorgnant vers les Simple Minds période Life In A Day, les Manic Street Preachers affichent enfin sur cette chanson une certaine finesse et nous font découvrir un réel virage musical séduisant. Europa Geht Durch Mich, plus rugueux, mais toujours connecté à la bande de Glasgow précitée, s'avère un single efficace et accrocheur. Mais l'hommage le plus vibrant que le trio gallois rendra à la bande à Jim Kerr sur ce disque, c'est bien Dreaming A City (Hugueskova) où le fantôme de Theme For Great Cities est omniprésent.

Comme sur leurs efforts précédents, les gallois ont enregistrés quelques chansons avec des invités. Cette fois-ci ce sont un ex-Scritti Politti, un Super Furry Animals, ainsi que Nina Hoss et Georgia Ruth qui s'y collent. Tout ce beau monde apporte sa contribution avec plus ou moins de réussite, la palme revenant à Nina Hoss pour sa partie vocale dans Europa Geht Durch Mich. L'album se termine avec deux compositions plutôt de haute tenue. Tout d'abord le délicat The View From Stow Hill, suivi du redoutable Mayakovski, quasi-instrumental, qui voit tout de même le groupe tirer un peu sur la corde dans un style guitar hero mais s'apparente à une forme de renaissance pour les gallois.

En définitive, on peut se demander si les Manic Street Preachers n'auraient pas dû sortir un seul album, plutôt que deux disques à dix mois d'intervalle. En gardant les deux ou trois chansons réussies de Rewind The Film et en les intégrant à la place de deux ou trois titres plutôt ratés de Futurology, le groupe aurait pu constituer un bon album, et non pas à la place un disque faible et un autre moyen même si bien meilleur que son prédécesseur. On se consolera probablement avec l'édition limitée du disque, luxueuse comme à son habitude, même si celle-ci ne nous empêchera pas d'avoir d'inévitables regrets. (E. Stranidica).




TRACKLIST:
A-IFuturology
A-IIWalk Me To The Bridge
A-IIILet's Go To War
A-IVThe Next Jet To Leave Moscow
A-VEuropa Geht Durch Mich
A-VIDivine Youth
A-VIISex, Power, Love And Money
B-VIIIDreaming A City (Hughesovka)
B-IXBlack Square
B-XBetween The Clock And The Bed
B-XIMisguided Missile
B-XIIThe View From Stow Hill
B-XIIIMayakovsky






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