SIMPLE MINDS - REAL TO REAL CACOPHONY (1979)
Virgin - OVED124 - (United Kingdom)
Virgin - OVED124 - (United Kingdom)
La progression de Simple Minds est fulgurante en cette année
1979. Après un premier album sans personnalité, ils se sont d'emblée remis en
question, ont cherché leur voie et l'ont trouvée en sept petits mois. Il y a
une nuance entre le fait de pasticher un groupe et le fait de jongler avec des
influences. On ressentira pendant longtemps la présence de Magazine dans les
albums des Minds mais elle se fait à la fois plus discrète et plus constructive
dès le deuxième album, baptisé du nom étrange Real to real cacophony.
Celui-ci est en fait le condensé de deux titres de plages de
l'album. « Du réel au réel », on n'aura certainement pas droit à des rêveries
sur ce disque (1). Quant à la cacophonie, eh bien... n'allons pas jusqu'à
accuser ceci d'être bruyant mais il est certain que le son est fort
expérimental, tout comme les structures des chansons. Un album audacieux donc,
bien que pas encore assez stable pour qu'on crie au chef-d’œuvre.
Le chant de Jim Kerr est en pleine mutation également. Sur
ce disque, il commence à alterner avec bonheur les registres aigu et grave, les
timbres buccal et guttural. Cette diversité fait sa force dans tous les grands
albums du groupe. S'il ne chante pas toujours très juste, cette imprécision de
hauteur choque rarement. Il a une manière étonnante de produire des notes
indéterminées, par exemple sur « Citizen » mais aussi dans de nombreuses
chansons ultérieures. Cette plasticité fait de lui un des chanteurs les plus
talentueux de la new wave, sans en avoir l'air, qualité qui lui permettra de
s'adapter sans aucune peine aux différents styles abordés par Simple Minds au
cours de son histoire.
Les instrumentistes progressent aussi, mais plus
difficilement. Répétons-le, Real to real cacophony est expérimental. Ils
testent au cours des sept titres courts de la première face de nombreuses
structures rythmiques et de nombreuses textures sonores, assez rudes
d'ailleurs, au risque d'être par moments un peu ridicules, comme sur « Carnival
». Notons au passage « Factory », hommage évident à Kraftwerk (les deux mots
veulent dire usine, et le style ne trompe pas). La deuxième face teste quant à
elle des formats plus longs, avec beaucoup de bonheur. On y comprend sur «
Premonition » quelle part de l'influence de Magazine va rester : celle du dance
rock, la recette répétitive et hypnotique de « The light pours out of me ».
Les autres chansons longues de la seconde partie sont
également à retenir. « Changeling » est unique dans leur répertoire, un genre
de glam rock musclé mais bien mieux fichu que les singles de Life in a day. «
Calling your name » est plus rapide, plus héroïque, un registre qu'ils
n'aborderont plus avant Sparkle in the rain cinq ans plus tard. Quant à la
conclusion « Scar », elle montre que le groupe a toujours eu en tête ses racines
celtiques même si cela restera discret jusqu'à Street fighting years.
Malgré un début un peu désordonné, on se doit de considérer
Real to real cacophony comme une première grande contribution de Simple Minds,
la plus bizarre, la plus violente, on n'est pas bien loin de la face post-punk
de la new wave. Certains pourront avoir un faible pour cette musique plus
rugueuse, mais j'estime pour ma part qu'ils n'allaient faire que progresser
artistiquement dans leurs publications ultérieures. (Arp2600-FP).
TRACKLIST:
A1
|
Real To
Real
|
2:47
|
|
A2
|
Naked Eye
|
2:21
|
|
A3
|
Citizen
(Dance Of Youth)
|
2:53
|
|
A4
|
Carnival (Shelter In A Suitcase)
|
2:49
|
|
A5
|
Factory
|
4:13
|
|
A6
|
Cacophony
|
1:40
|
|
A7
|
Veldt
|
3:29
|
|
B1
|
Premonition
|
5:29
|
|
B2
|
Changeling
|
4:11
|
|
B3
|
Film Theme
|
2:27
|
|
B4
|
Calling
Your Name
|
5:06
|
|
B5
|
Scar
|
3:31
|
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