jeudi 15 février 2018

The Jesus And Mary Chains - Psychocandy


The Jesus And Mary Chain ‎– Psychocandy
Blanco Y Negro ‎–  BYN 7, UK & Europe Nov ‎–  1985



Psychocandy n’est pas seulement un disque culte: c’est un disque clé. Un disque qui permet de comprendre toute une scène, et même peut être deux. La scène no-wave et le shoegaze.
La première, pour son goût immodéré pour les distorsions de guitare et une recherche sonore qui s’éloigne sur les terres obscures de la noise. La seconde, pour cet aspect rêveur, hypnotique, souvent mélancolique et parfois dépressif.

Les JESUS AND MARY CHAINS représentent cette idée de mélanger la douceur et la rugosité que peut produire la musique. La noise pop qu’on appelle ce style ? C’est tout à fait ça. Fusionner le beau et le laid pour le meilleur des résultats.
L’idée n’est pas neuve mais elle n’a jamais était poussée aussi loin. Le VELVET UNDERGROUND faisait cohabiter sur un même album ses sucreries pop et ses dérives bruitistes, mais à aucun moment elles ne se retrouvaient sur un même morceau.
Les frères Reid s’appliquent à le faire ici et posent par la même occasion les bases du shoegaze.
MY BLOODY VALENTINE n’existerait pas sans eux, avec son spleen et son mur de son.

La musique reste tout de même bien plus brute que les enfants qu’elle engendrera plus tard. Les guitares hurlent et n’hésitent pas à accoucher de larsens à faire fuir l’auditeur lambda à moins d’être rompu au noise rock le plus cru.
Il s’agit d’un album extrême qui ne plaira qu’à quelques initiés alors ? Pas vraiment, puisque les mélodies sont présentes. La bande tisse des morceaux pop saupoudrés d’attaques noises aptes à faire grimacer les moins courageux. Des mélodies sucrée que n’aurait pas renié un Lou REED, avec ce côté dépressif typique de la cold wave et ce minimalisme propre au post punk.
Ce sont justement les seuls liens qu’entretient le groupe avec son époque : les années 1980.

Alors qu’on reproche à cette décennie ses synthétiseurs, ses productions froides et clinquantes. Cette joyeuse troupe va totalement dans le sens opposé avec un disque mal produit et dissonant. En réalité, c’est de l’ignorance pure et simple. Ceux qui croient que le groupe était un cas particulier dans le paysage musical de l’époque n’ont sûrement pas jeté un regard en dehors du top 50.
Cette décennie possédait pourtant un underground vivace et très éloigné d’un DURAN DURAN ou encore de MADONNA. SONIC YOUTH et les SWANS, cela ne vous dit rien ?
Des préjugés qui ont encore cours aujourd’hui et c’est bien malheureux, puisque que ce sont ces groupes qui vont forger le son des années 1990… Et qui inspira les années 2000 aussi.

Mais pour Psychocandy, la recette est simple : du sucre et du sel pour aboutir à un mélange délicieux et pourtant contre nature sur le papier (le titre de l'album n'est-il pas déjà explicite à ce sujet ?). C’est cette raison qui pousse ce disque vers le haut, et en fait une des plus grande réussite de cette décennie.

Les oreilles chastes devront s’abstenir. Quand aux plus sceptiques, je leur recommanderais d’écouter la ballade « Just Like Honey » pour montrer le talent de ces mélodistes hors pairs. Et « In A Hole », pour ceux qui sont à la recherche de sensations fortes.

Psychocandy, un album ambigu et c’est pour ça qu’il est si bon. Attention ! Protégez-vous les oreilles, les larsens arrivent ! (SEIJITSU –FP).




TRACKLIST :


A1       Just Like Honey     
A2       The Living End       
A3       Taste The Floor
A4       The Hardest Walk
A5       Cut Dead
A6       In A Hole
A7       Taste Of Cindy
B1       Never Understand
B2       Inside Me
B3       Sowing Seeds
B4       My Little Underground
B5       You Trip Me Up
B6       Something's Wrong    
B7       It's So Hard   






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