LADYTRON - GRAVITY THE SEDUCER (2011)
Nettwerk - 06700 30924 2 5 - LP Limited Edition
Il ne faut pas croire que la
synthpop est morte en 1986. Ceux, rares, qui ne sont pas déçus par cette
information pourront sans aucun doute remettre leurs oreilles au son du
cinquième album de Ladytron, Gravity The Seducer. Les quatre liverpudliens,
dont le précédent album Velociferoétait un parfait plaidoyer de pop
synthétique, relance donc la machine avec ce nouvel album annoncé comme
"Baroque'n'roll" (n'allez pas me demander ce que ça veut dire), après
avoir sorti un Best of 00-10.
D'ailleurs, on retrouve sur
ce recent Best Of le titre Ace Of Hz, également présent sur Gravity The
Seducer. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on n'est pas surpris : la
recette est la même que sur les grands titres de Velocifero, les synthés sont
toujours aussi présents et balisent les jeux de voix toujours aussi efficaces.
Ladytron aligne dans ce nouvel opus quelques morceaux qui empruntent la même
voie, comme l'excellent Melting Ice tout en montées, même si certains titres
manquent un peu de finesse (Mirage, 90 Degrees).
En fait, Ladytron aurait pu
se faciliter la tâche en proposant une nouvelle flopée de titres faits dans le
même moule à faire des hymnes synthétiques aux gros sabots. Mais ce nouvel
effort est empreint d'une certaine forme de légerté. Ladytron retrouve ses
vieilles amours, beaucoup de titres ont un côté aérien, épuré, sans pour autant
verser dans le minimalisme. L'entrée White Elephant assure d'ailleurs la
parfaite transition entre les nuages de synthés et cette volupté entretenue par
une rengaine tenace. C'est une atmosphère spéciale qui entoure cet album, si
bien que les titres plus évidents comme Ace Of Hz viennent presque s'y perdre.
Dans cette brume électro, on se laisse prendre par le fragile et cristallin
Ambulances ou l'aérien Altitude Blues. Les longues progressions, la résonance
des voix d'Helen Marnie et Mira Aroyo arriverait presque à rendre le vaporeux
White Gold aussi inquiétant que magnifique, alors que d'autres titres se font
plus incisifs et affirmés (Moon Palace).
Dans sa revue de détail,
Gravity The Seducer s'offre même le luxe de placer deux titres instrumentaux
(Ritual et Transparent Days), agréables sans être forcément indispensables, au
contraire de la sortie Aces High, resucée discount de Ace Of Hz. D'une manière
générale, on pourra regretter que certains passages se perdent dans cette
volonté d'apaisement, mais c'est la maigre mauvaise contre-partie d'un album
plus ouvert et plus éthéré. Gravity The Seducer laisse l'impression d'un
agréable voyage. Leur récent Best Of a montré que Ladytron a su évoluer ces dix
dernières années ; avec Gravity The Seducer, le groupe montre qu'il a de quoi
donner encore de belles années à la synthpop. (Mbfcs2).
TRACKLIST :
A1. White Elephant
A2. Mirage
A3. White Gold
A4. Ace Of Hz
A5. Ritual
A6. Moon Palace
B1. Altitude Blues
B2. Ambulances
B3. Melting Ice
B4. Transparent Days
B5. Ninety Degrees
B6. Aces High
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