DEPECHE MODE - Some Great Reward (1984)
Mute – STUMM19,Vinyl, LP, Album, Limited Edition,
Reissue, Remastered, Gatefold
Europe
- Released: 02 April 2007
La machine est lancée… après
avoir défini les bases thématiques du nouveau Depeche Mode sur “A Broken
Flame”, puis le son sur l’expérimental « Construction Time Again », voici que
les deux se rejoignent sur « Some Great Reward », où le groupe a pris de l’assurance
pour ce qui reste l’un de ses tous meilleurs albums et le début de la
reconnaissance aux Etats-Unis. Le déclic se produit avec « people are people »,
le single qui reçoit un excellent écho international. Le meilleur accueil
depuis « just can’t get enough », la différence justement se faisant au niveau
des States qui jusque là ignoraient les anglais.
L’ensemble est très homogène
et plus mature. De « something to do » à « blasphemous rumours » , toutes les
chansons ont leur place, ont quelque chose à dire et le disent d’une très belle
manière. Au niveau vocal, on constate aussi un changement : la voix de Dave
Gahan a gagné en maturité, son timbre grave et profond sied parfaitement aux
ambiances développées sur ce disque.
L’album démarre en trombe
avec l’hypnotique « something to do », très martial, presque agressif.
L’influence « robotique » d’un Kraktwerk ou d’un Einstuerzende Neubauten se
fait clairement sentir. Depeche Mode devient à cette époque le plus allemand
des groupes anglais, avec un album enregistré à Berlin, où habite également
Martin Gore, qui se nourrit de toute la scène avant-gardiste de l’époque.
« lie to me » s’avère être
le morceau le plus dansant de l’album, avec « People are people » et « master
and servant », avec sa rythmique assez « funk » (style qui cartonne à cette
époque) mais avec une élégance typique du groupe qui la rend bien différente de
celle pratiquée par Kool & the gang et consorts.
Alan Wilder, glisse une de
ses compositions sur Some great Reward (ce sera la dernière fois). Elle n’a pas
à rougir face à celles de Gore et « If you want » se trouve être l’un des
meilleurs titres de cet album. La montée en puissance de ce morceau s’avère des
plus excitantes !
Un seul morceau, « story of
old » semble un peu à la traîne, non pas parce qu’il est mauvais, loin de là,
il est même très accrocheur, mais plutôt parce que l’ambiance qui s’en dégage
renvoie au passé de Depeche Mode plus qu’elle n’annonce son futur.
A coté de ces titres pour la
plupart rythmés, on trouve des ballades chantées par Martin Gore, dont le coté
romantique remonte à la surface. « It doesn’t matter » et surtout « somebody »
viennent aérer l’album, lui confèrent un peu de chaleur et l’amènent vers
d’autres ambiances, à mille lieux d’un « master and servant ».
L’album ne serait bien-sûr
pas le même s’il ne contenait pas les deux gros succès que sont les provocants
et dansants « Master and servant » (thématique du sado-masochisme) et « people
are people » (chanson en guise d’appel à la tolérance dans une société qui se
replie sur elle-même). Mais aussi sans oublier une des œuvres les plus abouties
du groupe : le froid et pessimiste « blasphemous rumours », chanson censurée à
l’époque pour sa critique de la religion. Ces trois titres ont depuis été si
samplés, pillés que vous en connaissez forcément au moins un refrain, une
intro…
Depeche Mode commet un
disque sans faute et maîtrise désormais son propre style, qui trouvera son
apogée sur le meilleur album du groupe à mon sens « Black Celebration ». Avec «
Some Great Rewards », le constat est clair : un succès public planétaire et
(presque) critique, sans précédent jusque là dans la carrière des anglais. (Stef - Forces Parallèles).
TRACKLIST:
A1 Something To Do
A2 Lie To Me
A3 People Are People
A4 It Doesn't Matter
A5 Stories Of Old
B1 Somebody
B2 Master And Servant
B3 If You Want
B4 Blasphemous
Rumours
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