GENESIS - ABACAB
Dans la discographie de
Genesis, il est rare de lire d'excellentes choses sur Abacab, sorti en 1981.
Cet album, le 11ème studio du groupe, sera un gros succès commercial, mais
n'est franchement pas ce que Genesis a fait de mieux (déjà, de toute leur
carrière, mais surtout dans leur période FM/commerciale, démarrée en 1980 avec
Duke). C'est même, probablement, leur album le moins réussi (même si je le
préfère à ...And Then There Were Three... de 1978, première incursion
commerciale du groupe malgré des aspects encore progressifs). Vendu sous une
pochette immonde qui semble avoir été conçue par un enfant de maternelle petite
section,Abacab (le titre est une allusion à la structure de la chanson-titre,
AB-AC-AB) est un album férocement pop et synthétique.
Ce n'est pas un album
foncièrement mauvais, même s'il renferme quelques chansons qui, elles, le sont
totalement ("Who Dunnit ?" est horrible, avec ses synthés qui font
pouêt-pouêt et Phil Collins serinant des paroles c'Abacab rétines : Was it you
or was it me, or was it he or she ?). Ruiné par une production trop
synthétique, trop de claviers, Abacab contient quand même de vraies bonnes
chansons : "Abacab", presque 7 minutes franchement jubilatoires ;
"Man On The Corner", superbe ballade sur laquelle Collins chante à la
perfection ; "Dodo/Lurker", dernière chanson purement progressive du
groupe (même si, sur les albums suivants, des chansons comme "Driving The
Last Spike", "Domino" ou "Home By The
Sea"/"Second Home By The Sea" le seront aussi, mais à un degré
moindre) ; ou ce "Keep It Dark" qui, il me semble, sortira en single et
marchera assez fort.
A côté de ses chansons assez
réussies, l'album offre aussi "Another Record", sympathique mais
fondamentalement mineur dans la carrière du groupe, "Me And Sarah
Jane" qui sera nettement plus intéressante en live (sur Three Sides Live,
album live de 1982) et le plutôt moyen "Like It Or Not". Enfin, on
notera la participation des cuivres de Earth, Wind & Fire sur "No
Reply At All", chanson que j'aime bien, mais qui est, tout comme
"Like It Or Not" et "Another Record", assez accessoire et
mineure. Mineur comme l'album, difficile à digérer après la réussite
(commerciale, certes, mais réussite tout de même) de Duke, l'album précédent.
Le groupe joue plutôt bien, même si Tony Banks abuse de ses claviers. On peut
dire ce qu'on veut de Phil Collins, mais en tant que chanteur, il s'est totalement
affirmé (1981 est l'année de sortie de Face Value, son premier album solo), et
en tant que batteur, c'est un gars extrêmement talentueux. Alternant entre
basse et guitare (en live, il sera aidé par Darryl Stuermer), Mike Rutherford
est en forme.
Abacab est donc un album
mineur et moyennement intéressant, inégal, trop long (47 minutes), mais
contenant quand même de bonnes choses. L'album suivant de Genesis, éponyme de
1983, sera à la fois meilleur et pire. Meilleur, car il contiendra plus de
chansons de meilleure qualité. Pire, car il sera encore plus commercial. De
toute façon, l'ère progressive est finie, concernant Genesis. Qu'on aime ou pas
(personnellement, j'aime), le Genesis de 1980-1991 ne fait pas la même musique
que le Genesis 1970-1978.Abacab est le dernier album à posséder encore de
vraies touches progressives, et on sent bien que ce n'est plus ce qui fait la
force du groupe. (Par ClashDoherty).
La critique n'est pas de
moi, c'est celle qu'on entends, lit le plus souvent, même s'il est vrai que le
Genesis des 80's n'est plus celui des 70's, sans le feu Peter Gabriel, Genesis
n'est plus le même groupe que celui des 70's, mais la ou mon avis diverge,
c'est que, même si le style se veux plus "commercial", il ne s'écoute
pas pour autant moins bien, c'est différent, mais pas mauvais...
TRACKLIST:
A1 Abacab
A2 No Reply At All
A3 Me And Sarah Jane
A4 Keep It Dark
B1 Dodo / Lurker
B2 Who Dunnit?
B3 Man On The Corner
B4 Like It Or Not
B5 Another
Record
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