Kate Bush – The Kick Inside
EMI
– 0C 062 06 603 – UK – Feb
1978
Kate n'est pas encore adulte
lorsqu'elle est découverte par master David GILMOUR, mais sa carrière démarre
sur les chapeaux de roue avec ce premier album et deux singles (grands succès)
à la clé. Les anglais (plus tard le monde) vont découvrir une artiste hors du
commun, à la fois belle, gracieuse, talentueuse à souhait, et si The Kick
Inside n'est pas la preuve la plus formelle de son génie, il comporte déjà une
recette des plus alléchantes, tout en restant un passage obligé pour n'importe
qui voudrait se plonger dans l'oeuvre de Kate.
Le disque s'ouvre avec
"Moving", qui bien loin de la rage punk à l'époque a dû bien
surprendre avec cette voix suraigüe et ses arrangements mâtinés de classicisme.
C'est d'ailleurs de cette manière que se manifeste le génie de la belle pour
cette première galette, cette tendance à mêler le genre pop-rock avec son
comportement de jeune fille, de la voix jusqu'au fait d'aller piocher dans un
univers féérique, ou parfois au contraire dans des situations bien humaines
comme la masturbation ("Kite") ou le cycle menstruel féminin
("Strange Phenomena"), et en saupoudrant le tout avec des textures
synthétiques (la fin de "The Saxophone Song"). On savoure avec délice
l'intervention d'une section rythmique solide ainsi que de guitares bien mises
en avant, entre autres sur le titre le plus rock (et non des plus
négligeables), "James And the Cold Gun" . Mais l'instrument principal
reste le piano, que Kate maîtrise parfaitement et qui conduit parfois le reste
de l'orchestration, comme l'orchestre lui-même sur le magnifique "The Man
With the Child in his Eyes". Il se fait légèrement virevoltant sur le
refrain, ce qui ne saurait laisser de marbre aucun homme sensible à la magie
féminine... C'est d'autant plus remarquable que ce titre arrive après le reggae
amusant de "Kite", prouvant la capacité de la jeune fille à passer
d'un registre à l'autre sans aucun problème. Les morceaux de l'ancienne seconde
face sont nettement moins connus mais méritent tout autant le détour
("Feel it", "Room For the Life" et son bordel de sons,
"Oh to Be In Love" pour son refrain rigolo...). De plus, le tout
donne une impression d'unité, s'écoute d'une traite sans entraîner à un seul
moment le phénomène du sourcil qui se lève plus haut que l'autre.
Par contre, il y en a une
qui est capable de faire se lever les deux, et même ouvrir tout grands les
yeux, par sa beauté pure et son côté chanson intemporelle, c'est
"Wuthering Heights". Le livre chef-d'oeuvre d'Emily BRONTE a
décidément eu une sacrée influence en cette période 1976-77, aussi bien pour
des artistes qui dix ans après leur commencement prônent toujours leur état de
"génèse" jusque dans leur nom, que pour d'autres, comme Kate, qui
débutent vraiment ; et l'état de grâce est le même. La montée finale de la
chanson avec ce petit solo de guitare tout en finesse nous permet d'atteindre
l'extase, le sublime. Enfin, chose non moins négligeable, elle est devenue un
grand tube. Avec tout cela, elle méritait bien un petit paragraphe à elle
seule...
Que de qualités pour ce
premier album d'une artiste hors du commun. Et l'on n'aura de cesse de le
redire à l'avenir, alors autant en profiter dès maintenant. Quelle fille,
quelle fée, quel génie... (Marco Stivel – FP).
Pochette U.S.A.
TRACKLIST :
A1. Moving
A2. The Saxophone Song
A3. Strange Phenomena
A4. Kite
A5. The Man With The Child In His Eyes
A6. Wuthering Heights
B1. James And The Cold Gun
B2. Feel It
B3. Oh To Be In Love
B4. L'Amour Looks Something Like You
B5. Them Heavy People
B6. Room For The Life
B7. The Kick Inside
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