Bronski Beat est né en 1984. Il est formé de Jimmy Somerville, Steventeur Bronski à la percussion et Larry Steinbachek au clavier. À l'époque de la fondation du groupe, la pop britannique commençait tout juste à se mélanger au mouvement New Wave. Ce nouveau courant allait fortement influencer le style choisi par les Bronski Beat. Si ces derniers percent rapidement auprès du public, c'est en grande partie grâce à la voix plutôt aigue de Jimmy Somerville, le chanteur de la formation. Ce groupe s'est également bâti une certaine réputation du fait que ses membres sont tous gays et ne le cachent pas. Dans un pays puritain comme l'Angleterre, au sein duquel l'homophobie est courante, on peut dire qu'ils étaient courageux. On notera par ailleurs que de nombreuses chansons du groupe évoquent l'homosexualité d'une manière plus ou moins directe. Si de nombreuses formations musicales ne faisaient pas de secret quant à leur identité sexuelle, Bronski Beat est la seule à en avoir osé en parler. Particulièrement des inégalités qui en découlent au sein de la société. L'année même de leur création, les membres chamboulent l'univers de la musique britannique. Avec leur single « Why » et « Smalltown boy » qui sortent en 1984, ils prouvent qu'ils ont beaucoup de talent. Cette même année, ils dévoilent l'album « The age of consent » qui rencontre un franc succès, même encensé par la critique.
Contrairement au premier album, qui était une collection de morceaux composés tout au long des années précédentes, ces chansons ont été écrites spécialement pour The No Comprendo à partir de 1986 (à part Someone to love et Tonite)1. L'enregistrement, qui a eu lieu au domicile du groupe, a été filmé par Jean-Luc Godard et le film Soigne ta droite présente ainsi quelques inédits.
Sorti en juin 1986, Andy devient le deuxième grand succès populaire du groupe, qui décide à ce moment-là de rajouter Les avant son nom "pour éviter que l'on identifie Rita Mitsouko à Catherine seulement"1. Toutes les chansons sont d'ailleurs signées "Chichin-Ringer" sans plus de précisions: "C'est tellement plus simple, et on s'en fiche, on ne va pas comptabiliser. Mais on n'a pas de règle, on a d'innombrables manières de faire un morceau, même si finalement, c'est moitié-moitié. Parfois tout vient d'elle, parfois tout vient de moi, l'autre arrange, je peux composer un morceau que Catherine jouera entièrement. Il est impossible et bête de faire une comptabilité" explique Fred Chichin aux Inrockuptibles en janvier 19871.
Pour la tournée qui suit la sortie du disque, le groupe inaugure en mars la salle de La Cigale, à Paris, qui n'était alors qu'un vieux théâtre, avec un groupe recruté à New York dont Prince Charles fait partie. Un an plus tard, ils font la tournée de clubs américain, et rencontrent alors les Sparks avec qui ils travailleront sur l'album suivant.
Trio de rockabilly formé dans la banlieue Est de New York en 1980 sous le nom de "The Tomcats", les Stray Cats décident devant l’indifférence de leurs compatriotes de s’expatrier à Londres. Après quelques mois de vaches maigres, leurs concerts plein d’énergie où Lee Rocker escalade sa contrebasse et Slim Jim Phantom sa batterie limitée au strict minimum, commencent à attirer l’attention des journalistes et des maisons de disques. Ils enregistrent un premier single avec Dave Edmunds. L’Angleterre est à la recherche d’une nouvelle mode musicale et s’enflamme soudain pour le Rockabilly énergique du groupe. L’Europe suit bientôt et le premier album qui sort en 1981, toujours produit par Dave Edmunds permet aux Stray Cats de passer l’été au sommet des Hit-parade. Une vague Rockabilly submerge alors l’horizon musical et de nombreux groupes apparaissent dans le sillage de leur succès...En 1982 le groupe tente de percer au Etats Unis avec un album qui regroupe les titres des deux premiers, "Build For Speed"...
Billy Idol ne s'appelle pas
vraiment Billy Idol. Si, si, je vous assure. Je sais que ça vous en bouche un
coin mais, croyez-moi, une fois qu'on connait son vrai nom, la vie n'est plus
du tout pareille. Bref l'idole des jeunes (plus tous jeunes car il est quand
même de 1955, le bougre) s'appelle en fait William Michael Albert Broad (oui,
rien que ça) et a joué dans plusieurs groupes avant de connaître la renommée
internationale dont il jouit.
Il commence sa petite
carrière solo en 1982 et fait directement un tabac avec White Wedding (c'est
étonnant!) mais c'est l'album Rebel Yell dont est tirée la chanson présentée
ci-dessous qui le propulse au rang des supers stars (qui brillent dans le ciel,
et tout). Il sort encore deux albums sympathiques mais son album Cyberpunk en
1993essuie un échec au niveau commercial et depuis lors la majeure partie de
ses albums sont des compilations.
Pourquoi lui, pourquoi cette
chanson-là? Parce qu'il a peut-être l'air ridicule avec ses cheveux couleur
platine et son look punky un peu désuet,
il n'empêche que si Billy Idol est incontestablement une icone de la New
Wave et du Punk Rock, ce n'est pas pour rien. Ce type est tout simplement une
bête de scène. Et il allie cette capacité à une voix profonde, un rythme de fou
et une énergie débordante qui assaille facilement un troupeau de fan en délire
et tout ce qui se trouve à 5 km à la ronde !
Deuxième album de Billy Idol
et sommet de sa légende, Rebel Yell réunit Steve Stevens et Keith Forsey, autour
des chansons de l’Anglais expatrié. La guitare du premier, toute en riffs
saignants, et les claviers du second, dans la couleur de l’époque, font de
cette somme un pur concentré de heavy rock des années 80.
L’album est enregistré en
trois jours seulement (!), au Studio Electric Ladyland de New York, où la
petite équipe débauche le batteur du groupe Scandal, qui enregistrait dans un
studio attenant. Dans les chœurs, on trouve Perri Lister, une des premières
stars féminines de clip, ex-danseuse, vaguement actrice, qui chantait « devenir
gris » dans un hit de Visage (« Fade to Grey ») et fit partie d’un girl group
avec d’ex-Coconuts de Kid Creole.
Perri Lister était à
l’époque la fiancée officielle de Billy Idol, avec qui elle a eu un fils.
L’emphatique « Eyes Without a Face », le roboratif « Flesh for Fantasy »,
l’électronique « Rebel Yell » restent des parangons de chansons pop des années
80.
TRACKLIST :
A1. Rebel Yell
A2. Daytime Drama
A3. Eyes Without A Face
A4. Blue Highway
B1. Flesh For Fantasy
B2. Catch My Fall
B3. Crank Call
B4. (Do Not) Stand In The Shadows B5. The Dead Next Door
The Dark Side Of The Moon ou
le disque parfait, l'album qui appelle immédiatement les superlatifs :
troisième meilleure vente de disques de tous les temps (45 millions de copies
écoulées de par le monde), record absolu de longévité dans le Billboard (741
semaines d'affilée, soit plus de 14 ans !), étalon or auditif pour tester la
qualité des chaines hi-fi jusqu'aux années 90... Mais c'est surtout l'album qui
a propulsé du jour au lendemain Pink Floyd de l'anonymat de l'underground
anglais à la célébrité universelle et qui a transformé le groupe en une machine
à remplir les stades.
Au delà de ces simples
aspects matériels, Dark Side marque surtout une rupture avec l’œuvre antérieure
du Floyd et réalise la quintessence de ce que la formation souhaitait exprimer
sur disque depuis la défection de son leader Syd Barrett en 1968. Il aura donc
fallu à David Gilmour, Roger Waters, Rick Wright et Nick Mason cinq années et
sept albums studios (en comptant deux BO de film) pour parvenir à un tel
résultat. Mais quel résultat !
Un jour de juin 1975, les quatre membres de Pink Floyd travaillaient sur leur nouvel album dans le fameux studio n°3 d’Abbey Road, à Londres. Le groupe était alors en train de terminer l’éprouvant processus de mixage de la chanson-phare de leur nouvel album, "Shine On You Crazy Diamond", mais s’apprêtait également à fêter le mariage de David Gilmour. C’est alors qu’un homme replet, au crâne et aux sourcils rasés, étreignant un sac plastique, apparut dans la salle de mixage. Gilmour ne prêta guère d’attention à ce personnage, pensant qu’il s’agissait d’un technicien anonyme des studios EMI. Roger Waters le croisa également sans réaction. Rick Wright crut qu’il s’agissait d’un ami du bassiste, et s’approcha pour lui parler. Un sentiment désagréable s’empara du pianiste : ce regard, cette voix, ce visage ne lui étaient pas inconnus. Wright comprit enfin qui était cette figure surgie du passé : il s’agissait de Syd Barrett, un Barrett vieilli, grossi, qui n’avait plus rien du dandy des années 60. Tous furent abasourdis par la réapparition soudaine de l’ancien chantre du psychédélisme londonien, et encore plus par sa transformation. Nul ne comprit ce qu’il venait faire là. Il se déclara disponible pour revenir au sein du groupe, entre autres propos incohérents. L’écoute du mixage ne lui arracha pas la moindre réaction, et l’homme disparut aussi brusquement qu’il était apparu. Ce fut la dernière fois que les membres de Pink Floyd revirent celui qui avait fondé leur groupe, près de dix ans auparavant.
Cet incident inattendu vint conclure deux années de tourmente populaire et médiatique autour du quatuor. Dark Side of the Moon avait été le plus grand succès de l’année 1973, au grand dam de ses auteurs, qui ne s’attendaient certes pas à une telle réussite. L’ensemble de la concurrence, qui s’abîmait déjà dans la surenchère, ne put rivaliser avec la beauté tragique de ce disque. Brain Salad Surgery, A Passion Play et Tales From Topographic Oceans, boursouflés, hermétiques et arrogants, donnèrent un coup fatal au rock progressif, dont le déclin devint de plus en plus rapide. Pink Floyd, par son chef-d’œuvre, s’extirpe de toute comparaison avec les leaders du rock progressif et pénètre ainsi dans le cercle restreints des phénomènes de société. La tournée mondiale qui précède et suit la publication de l’album confirme le nouveau statut du quatuor. Le répertoire, déjà très fourni, est complété par de nouvelles chansons écrites par un Roger Waters très inspiré : "Raving and Drooling", "You Gotta Be Crazy" et "Shine On You Crazy Diamond". Les deux premières finiront sur Animals, sous les titres respectifs de "Sheep" et "Dogs". La troisième constituera le cœur du nouvel album de Pink Floyd, dont l’enregistrement commence au début de l’année 1975, pour se poursuivre jusqu’au milieu de l’été.
L’excellente entente qui avait présidé à la naissance de Dark Side of the Moon est déjà de l’histoire ancienne. Épuisés, les quatre musiciens progressent avec difficulté. Gilmour et Wright commencent à se heurter à l’autoritarisme naissant de Waters, une tendance qui ne fera que s’affirmer dans l’avenir. Les belles années sont déjà loin, ce qui est reflété dans les chansons. Les thèmes se recentrent sur le groupe, sans pour autant perdre en profondeur par rapport à ceux du disque précédent, l’aventure humaine de Pink Floyd recelant de nombreux éléments propres à toucher tout être humain. Cruauté, abandon, narcissisme, oubli, amour et haine, argent et ascétisme. La musique, elle, se veut plus libre, synthétisant les longues épopées d’Atom Heart Mother et de Meddle aux démonstrations tragicomiques plus resserrées de Dark Side of the Moon. L’alliage de ces deux tendances, qui pourrait paraître comme hasardeux, est une réussite éclatante. Il n’y à qu’à écouter l’introduction du disque pour le comprendre : jamais le groupe n’a été aussi poignant, et l’on ne peut qu’être saisi devant une telle expressivité, une telle émotion, une telle beauté. Les soli de David Gilmour, précis et lumineux, ponctuent de longues progressions harmoniques, majestueuses sans être pompeuses, tissant des paysages musicaux superbes. Pas de virtuosité ni de mollesse ici : juste un équilibre délicat, qui n’appartient qu’aux grands.
Plus discret, moins flamboyant que son prédécesseur, Wish You Were Here pourrait bien être le pinacle de la carrière de Pink Floyd. Homogène et contrasté, planant et incisif, il parvient à joindre des tendances contradictoires, à l’écart de toute la concurrence de l’époque. Quelques passages pompiers ne parviennent pas à entacher l’ensemble, tant celui-ci est inspiré. Le disque vaut aussi, et surtout, parce qu’il contient la meilleure chanson jamais écrite par le quatuor, et par-là même l’un des meilleurs titres de la musique pop : le morceau-titre. Si Pink Floyd excelle dans les longues suites cosmiques, il n’a jamais été aussi brillant que sur ce petit morceau de folk acoustique, aux paroles saisissantes de douleur coupable. Le dernier couplet reste comme l’un des rares passages véritablement bouleversants jamais produits par un orchestre de musique populaire. La perfection n’existe pas, mais "Wish You Were Here" peut en octroyer un aperçu. Elle montre à la postérité que le talent de Pink Floyd ne s’arrête pas au space rock, aussi brillant que soit ce dernier. L’album résonne comme l’incarnation d’un instant passager, proche de l’oubli, comme l’extrapolation d’une époque, d’un équilibre depuis longtemps rompu. Jamais le groupe ne parvint à retrouver une telle éloquence verbale, une telle maîtrise musicale, même sur de remarquables albums comme Animals ou The Wall. Qu’importe : il faut rendre hommage à Pink Floyd pour avoir publié ne serait-ce que la chanson-titre. Or, bien sûr, la contribution du quartette à la musique populaire a été bien plus vaste que cela… (Ulissangus - Destination Rock).
Kate n'est pas encore adulte
lorsqu'elle est découverte par master David GILMOUR, mais sa carrière démarre
sur les chapeaux de roue avec ce premier album et deux singles (grands succès)
à la clé. Les anglais (plus tard le monde) vont découvrir une artiste hors du
commun, à la fois belle, gracieuse, talentueuse à souhait, et si The Kick
Inside n'est pas la preuve la plus formelle de son génie, il comporte déjà une
recette des plus alléchantes, tout en restant un passage obligé pour n'importe
qui voudrait se plonger dans l'oeuvre de Kate.
Le disque s'ouvre avec
"Moving", qui bien loin de la rage punk à l'époque a dû bien
surprendre avec cette voix suraigüe et ses arrangements mâtinés de classicisme.
C'est d'ailleurs de cette manière que se manifeste le génie de la belle pour
cette première galette, cette tendance à mêler le genre pop-rock avec son
comportement de jeune fille, de la voix jusqu'au fait d'aller piocher dans un
univers féérique, ou parfois au contraire dans des situations bien humaines
comme la masturbation ("Kite") ou le cycle menstruel féminin
("Strange Phenomena"), et en saupoudrant le tout avec des textures
synthétiques (la fin de "The Saxophone Song"). On savoure avec délice
l'intervention d'une section rythmique solide ainsi que de guitares bien mises
en avant, entre autres sur le titre le plus rock (et non des plus
négligeables), "James And the Cold Gun" . Mais l'instrument principal
reste le piano, que Kate maîtrise parfaitement et qui conduit parfois le reste
de l'orchestration, comme l'orchestre lui-même sur le magnifique "The Man
With the Child in his Eyes". Il se fait légèrement virevoltant sur le
refrain, ce qui ne saurait laisser de marbre aucun homme sensible à la magie
féminine... C'est d'autant plus remarquable que ce titre arrive après le reggae
amusant de "Kite", prouvant la capacité de la jeune fille à passer
d'un registre à l'autre sans aucun problème. Les morceaux de l'ancienne seconde
face sont nettement moins connus mais méritent tout autant le détour
("Feel it", "Room For the Life" et son bordel de sons,
"Oh to Be In Love" pour son refrain rigolo...). De plus, le tout
donne une impression d'unité, s'écoute d'une traite sans entraîner à un seul
moment le phénomène du sourcil qui se lève plus haut que l'autre.
Par contre, il y en a une
qui est capable de faire se lever les deux, et même ouvrir tout grands les
yeux, par sa beauté pure et son côté chanson intemporelle, c'est
"Wuthering Heights". Le livre chef-d'oeuvre d'Emily BRONTE a
décidément eu une sacrée influence en cette période 1976-77, aussi bien pour
des artistes qui dix ans après leur commencement prônent toujours leur état de
"génèse" jusque dans leur nom, que pour d'autres, comme Kate, qui
débutent vraiment ; et l'état de grâce est le même. La montée finale de la
chanson avec ce petit solo de guitare tout en finesse nous permet d'atteindre
l'extase, le sublime. Enfin, chose non moins négligeable, elle est devenue un
grand tube. Avec tout cela, elle méritait bien un petit paragraphe à elle
seule...
Que de qualités pour ce
premier album d'une artiste hors du commun. Et l'on n'aura de cesse de le
redire à l'avenir, alors autant en profiter dès maintenant. Quelle fille,
quelle fée, quel génie... (Marco Stivel – FP).