BLUR - THE MAGIC WHIP (2015)
Parlophone – 2564614171 - 2 × Vinyl, LP, Album - UK & Europe
Peu de groupes peuvent se vanter d'avoir survécu à la déferlante britpop du début des années 90 et s'il en est un qui a su s'en extraire avec brio et se réinventer, c'est bien Blur. D'un Leisure très immédiat, tout en énergie, à un Blur ou 13 plus introspectif et flirtant avec les sonorités électroniques, le groupe n'a cessé d'étonner, probablement grâce aux quatre musiciens et compositeurs de talent, mené par un Damon Albarn aussi charmant (et charmeur) que talentueux, qui le composent. En pause depuis maintenant une décennie, chacun a ainsi pu vaquer à ses nombreuses occupations : d'une carrière solo brillante pour les uns (Graham Coxon a su démontrer que sans la présence de Damon, il pouvait tout de même faire des merveilles, et le génie d'Albarn, que ce soit avec The Good The Bad And The Queen, Gorillaz, ou en solo, ne cesse d'éclater) à une fabrication renommée de fromages artisanaux pour un autre (Alex James est devenu un producteur émérite) ou une carrière politique pour Dave Rowntree, il faudra attendre 2009 pour que Graham revienne et que Blur repartent en tournée, éludant soigneusement la question d'un nouvel album lors des interviews.
C'est donc seize ans après 13, dernière sortie avec Coxon (le guitariste ayant quitté le groupe durant l'enregistrement de Think Tank) que la nouvelle tombe lors d'une conférence de presse et interview diffusées en direct sur Internet : Blur reviennent avec un nouvel album intitulé The Magic Whip. Depuis, le groupe ne cesse de nous faire languir en dévoilant quelques titres qui augurent le meilleur. Profitant d'une pause à Hong Kong durant leur tournée marathon de 2013, ils commencent à travailler sur du nouveau matériel pendant cinq jours consécutifs. Ces sessions seront ensuite reprises par Graham Coxon, assisté du légendaire Stephen Street, pour que Damon Albarn puisse y apposer ses paroles. Douze nouvelles compositions et autant de réponses aux détracteurs pensant que l'argent est l'unique raison de ce come back. Loin d'être un Best Of ou une redite des albums précédents, The Magic Whip s'immisce là où on ne l'attend pas forcément et dresse un état des lieux représentatif des multiples talents et influences du groupe.
On connaissait la facilité avec laquelle Blur créaient de petits missiles à tubes en puissance et ici, qu'il s'agisse d'un Go Out ou d'un Lonesome Street (deux titres qui pourraient figurer dans le top de la discographie du groupe), nous constatons qu'ils n'ont rien perdu du feu sacré et les « Oh oh oh » et « Ouh ouh ouh », marque de fabrique blurienne s'il en est, sont légion. Cependant, le goût prononcé des lads pour les ballades nostalgiques est ici mis en avant à plusieurs reprises, notamment en début d'album avec New World Towers. La nostalgie est d'ailleurs l'un des fils conducteurs de The Magic Whip et elle culmine sur la sublime Pyongyang et ses diverses subtilités que l'on découvre au fur et à mesure des écoutes. D'un clin d'œil à leurs débuts enragés (I Broadcast) à leurs hymnes fraternelles (Ong Ong), il n'y a qu'un pas, que Blur franchit sans aucune difficulté ; si l'électronique est moins omniprésente que sur Think Tank, Thought I Was A Spaceman lui fait tout de même honneur.
The Magic Whip garde une forte empreinte de son pays de création et nous propose un voyage entre l'Orient et l'Occident, sur fond de réalité abrupte (There Are Too Many of Us). Albarn appose une nouvelle fois sa vision incisive du monde, à la manière d'un Ray Davies, mais moins anglo-centrée qu'à leurs débuts, notamment sur Parklife ou The Great Escape. Certains moments sont probablement moins inspirés (The Ghost Ship) mais la touche Blur est intacte : de la ligne de Basse d'Alex James aux distorsions de Graham Coxon, nous retrouvons le groupe comme s'il n'avait jamais mis sa carrière entre parenthèses.
Loin de n'être qu'un groupe à trentenaires nostalgiques, Blur posent avec The Magic Whip, les bases d'une nouvelle ère, dans la continuité logique de leur carrière. Entre audace et mélancolie, la bande de Damon prouve qu'elle en a encore sous le pied.
(Amandine - Sound of Violence.).
TRACKLIST:
A1 Lonesome Street
C'est donc seize ans après 13, dernière sortie avec Coxon (le guitariste ayant quitté le groupe durant l'enregistrement de Think Tank) que la nouvelle tombe lors d'une conférence de presse et interview diffusées en direct sur Internet : Blur reviennent avec un nouvel album intitulé The Magic Whip. Depuis, le groupe ne cesse de nous faire languir en dévoilant quelques titres qui augurent le meilleur. Profitant d'une pause à Hong Kong durant leur tournée marathon de 2013, ils commencent à travailler sur du nouveau matériel pendant cinq jours consécutifs. Ces sessions seront ensuite reprises par Graham Coxon, assisté du légendaire Stephen Street, pour que Damon Albarn puisse y apposer ses paroles. Douze nouvelles compositions et autant de réponses aux détracteurs pensant que l'argent est l'unique raison de ce come back. Loin d'être un Best Of ou une redite des albums précédents, The Magic Whip s'immisce là où on ne l'attend pas forcément et dresse un état des lieux représentatif des multiples talents et influences du groupe.
On connaissait la facilité avec laquelle Blur créaient de petits missiles à tubes en puissance et ici, qu'il s'agisse d'un Go Out ou d'un Lonesome Street (deux titres qui pourraient figurer dans le top de la discographie du groupe), nous constatons qu'ils n'ont rien perdu du feu sacré et les « Oh oh oh » et « Ouh ouh ouh », marque de fabrique blurienne s'il en est, sont légion. Cependant, le goût prononcé des lads pour les ballades nostalgiques est ici mis en avant à plusieurs reprises, notamment en début d'album avec New World Towers. La nostalgie est d'ailleurs l'un des fils conducteurs de The Magic Whip et elle culmine sur la sublime Pyongyang et ses diverses subtilités que l'on découvre au fur et à mesure des écoutes. D'un clin d'œil à leurs débuts enragés (I Broadcast) à leurs hymnes fraternelles (Ong Ong), il n'y a qu'un pas, que Blur franchit sans aucune difficulté ; si l'électronique est moins omniprésente que sur Think Tank, Thought I Was A Spaceman lui fait tout de même honneur.
The Magic Whip garde une forte empreinte de son pays de création et nous propose un voyage entre l'Orient et l'Occident, sur fond de réalité abrupte (There Are Too Many of Us). Albarn appose une nouvelle fois sa vision incisive du monde, à la manière d'un Ray Davies, mais moins anglo-centrée qu'à leurs débuts, notamment sur Parklife ou The Great Escape. Certains moments sont probablement moins inspirés (The Ghost Ship) mais la touche Blur est intacte : de la ligne de Basse d'Alex James aux distorsions de Graham Coxon, nous retrouvons le groupe comme s'il n'avait jamais mis sa carrière entre parenthèses.
Loin de n'être qu'un groupe à trentenaires nostalgiques, Blur posent avec The Magic Whip, les bases d'une nouvelle ère, dans la continuité logique de leur carrière. Entre audace et mélancolie, la bande de Damon prouve qu'elle en a encore sous le pied.
(Amandine - Sound of Violence.).
TRACKLIST:
A1 Lonesome Street
A2 New World Towers
A3 Go Out
B1 Ice Cream Man
B2 Thought I Was a Spaceman
B3 I BroadcastC1 My Terracotta HeartC2 There Are Too Many of UsC3 Ghost Ship
D1 Pyongyang
D2 Ong Ong
D3 Mirrorball