AC/DC - BLOW UP YOUR VIDEO (1988)
Epic – EPC 510770 1 - LP, Album, Remastered, Reissue (Europe)
Epic – EPC 510770 1 - LP, Album, Remastered, Reissue (Europe)
Alors qu’avec "Fly On The Wall" AC/DC traversait la passe la plus difficile de son existence, c’est non sans surprise que l’on vit les Australiens reconquérir une partie de leur succès grâce à la compilation "Who Made Who". C’est donc certainement avec un peu plus de confiance que la bande des frères Young s’attaqua à son nouvel album, enregistré dans le sud de la France. "Blow Up Your Video" fut l’album de la reconquête. Le groupe n’avait plus le droit à l’erreur, alors on stoppe les conneries, on arrête de martyriser le son craché par les amplis, plus de complexes face aux jeunes loups du Hard et du Heavy, on bombe le torse. Et pour bien faire cela, autant reconstituer une équipe gagnante : George Young et Harry Vanda, déjà présents sur "Who Made Who", sont reconduits au poste de producteurs. Un bon choix.
Avec le retour du duo historique à la production pour un album entier, on pouvait s’attendre à un retour au son brut des débuts. Ce ne fut pas vraiment le cas. Pourtant, musicalement, "Blow Up Your Video" est clairement un retour aux sources, surtout comparativement à "Fly On The Wall". Mais il n’oublie pas que l’on est désormais en 1988, le titre annonce d’ailleurs la couleur d’emblée : explose ta vidéo, à l’époque du règne de MTV cela prenait tout son sens. AC/DC veut prouver qu’il sait vivre dans son époque (le groupe insiste beaucoup sur la promotion via les vidéos clips, et ça leur réussira !) sans trahir l’essence de leur musique. En somme, AC/DC réussit là où il s’était planté avec "Fly On The Wall". Et c’est le second clip extrait de l’album qui l’incarne parfaitement : "That’s The Way I Wanna Rock’n’Roll", un titre énergique et enlevé qui remet plus que jamais le boogie cher aux boys sur le devant de la scène. Une des plus belles preuves de sincérité de la part du groupe.
Cela dit, pas fou, ce fut d’abord le morceau d’ouverture "Heatseeker" qui eut la charge de promouvoir l’album. Nettement moins roots dans sa structure, ce titre surprend au vu du jeu développé par Malcolm Young. Le refrain est moins scandé que de coutume, et quelque part ce n’est pas plus mal. De quoi nous faire espérer des surprises sur ce disque. Cependant, nos espoirs seront vite tempérés. Car après le rapide "That's The Way..." voilà t’y pas que nos Australiens préférés ralentissent fortement la cadence avec "Go Zone" et "Mean Streak". La lourdeur se fait sentir, et on s’emmerde parfois un peu. En fait, ces titres illustrent le principal défaut de "Blow Up Your Video" : AC/DC tente manifestement de bien faire, on sent que le groupe met du cœur à l’ouvrage, mais trop nombreux sont les titres qui ne décollent jamais ! On ressent régulièrement une certaine frustration à l’écoute de ces morceaux. L'exemple le plus probant étant incarné par "Nick Of Time". La tension monte sur le pré-refrain, on s'attend donc à un refrain qui va tout déchirer, et puis non, ce dernier tombe à plat et nous laisse sur une sensation de coït interrompu, frustrant que je vous dis !
Mais il y a une exception, et de taille. Un véritable joyau se cache dans cet album. Un diamant brut, négligé par le groupe, parfois même par certains fans. Cette gemme c’est "Two’s Up". Jamais AC/DC n’avait alors écrit un tel morceau : un riff inhabituel, une mélancolie poignante émanant du chant de Brian Johnson, un solo en tapping d’Angus… De l’inattendu, mais surtout un morceau magnifique à la clé. À réécouter sans lassitude. C'est ce morceau qui achève de nous convaincre qu'AC/DC a véritablement retrouvé de sa verve. Quel injustice que ce titre n'ait jamais acquis le statut de classique, ce n'est pas le seul à subir un tel camouflet dans la discographie des Aussies, mais pour celui-ci ça fait vraiment mal.
"Blow Up Your Video" a donc tout de l'album hétérogène. Le très bon y côtoie le moyen, les instants fulgurants succèdent à des passages tout juste corrects. Ce qui n'empêche pas ce disque d'être rassurant au vu de son triste prédécesseur. Pour sûr, la présence de Vanda et du grand frère George à la production a permis d'éviter au groupe de foncer à nouveau droit dans le mur. Et quand l'on sait que Malcolm Young était alors en proie à de graves problèmes d'alcool (il fut remplacé par son neveu Stevie durant la tournée de promotion de l'album pour lui laisser le temps de faire une cure), on peut se dire que la partie n'était vraiment pas gagnée d'avance. D'ailleurs tous les problèmes ne sont pas encore réglés sur ce disque : si le son est largement supérieur à celui de "Fly On The Wall", la voix de Brian souffre encore d'une réverb un peu trop présente... Heureusement, celle-ci disparaîtra définitivement pour les sorties suivantes. Reste le cas Simon Wright, dont la frappe se fait beaucoup moins lourdaude c'est déjà ça, mais qu'on reste loin de l'époque Phil Rudd !
Si tous les défauts ne sont pas gommés, si l'on ne saurait le qualifier de grand album, "Blow Up Your Video" est l'œuvre qu'AC/DC se devait de sortir pour retrouver toutes ses sensations Rock'N'Roll. Bien plus authentique que son prédécesseur, mais aussi que son successeur, ce disque a le mérite de voire le groupe renouer avec ce qui en faisait son essence, tout en se montrant actuel. Une belle prouesse. Et puis bon, "Two's Up", quand même ! (DARK SCHNEIDER).
TRACKLIST:
Avec le retour du duo historique à la production pour un album entier, on pouvait s’attendre à un retour au son brut des débuts. Ce ne fut pas vraiment le cas. Pourtant, musicalement, "Blow Up Your Video" est clairement un retour aux sources, surtout comparativement à "Fly On The Wall". Mais il n’oublie pas que l’on est désormais en 1988, le titre annonce d’ailleurs la couleur d’emblée : explose ta vidéo, à l’époque du règne de MTV cela prenait tout son sens. AC/DC veut prouver qu’il sait vivre dans son époque (le groupe insiste beaucoup sur la promotion via les vidéos clips, et ça leur réussira !) sans trahir l’essence de leur musique. En somme, AC/DC réussit là où il s’était planté avec "Fly On The Wall". Et c’est le second clip extrait de l’album qui l’incarne parfaitement : "That’s The Way I Wanna Rock’n’Roll", un titre énergique et enlevé qui remet plus que jamais le boogie cher aux boys sur le devant de la scène. Une des plus belles preuves de sincérité de la part du groupe.
Cela dit, pas fou, ce fut d’abord le morceau d’ouverture "Heatseeker" qui eut la charge de promouvoir l’album. Nettement moins roots dans sa structure, ce titre surprend au vu du jeu développé par Malcolm Young. Le refrain est moins scandé que de coutume, et quelque part ce n’est pas plus mal. De quoi nous faire espérer des surprises sur ce disque. Cependant, nos espoirs seront vite tempérés. Car après le rapide "That's The Way..." voilà t’y pas que nos Australiens préférés ralentissent fortement la cadence avec "Go Zone" et "Mean Streak". La lourdeur se fait sentir, et on s’emmerde parfois un peu. En fait, ces titres illustrent le principal défaut de "Blow Up Your Video" : AC/DC tente manifestement de bien faire, on sent que le groupe met du cœur à l’ouvrage, mais trop nombreux sont les titres qui ne décollent jamais ! On ressent régulièrement une certaine frustration à l’écoute de ces morceaux. L'exemple le plus probant étant incarné par "Nick Of Time". La tension monte sur le pré-refrain, on s'attend donc à un refrain qui va tout déchirer, et puis non, ce dernier tombe à plat et nous laisse sur une sensation de coït interrompu, frustrant que je vous dis !
Mais il y a une exception, et de taille. Un véritable joyau se cache dans cet album. Un diamant brut, négligé par le groupe, parfois même par certains fans. Cette gemme c’est "Two’s Up". Jamais AC/DC n’avait alors écrit un tel morceau : un riff inhabituel, une mélancolie poignante émanant du chant de Brian Johnson, un solo en tapping d’Angus… De l’inattendu, mais surtout un morceau magnifique à la clé. À réécouter sans lassitude. C'est ce morceau qui achève de nous convaincre qu'AC/DC a véritablement retrouvé de sa verve. Quel injustice que ce titre n'ait jamais acquis le statut de classique, ce n'est pas le seul à subir un tel camouflet dans la discographie des Aussies, mais pour celui-ci ça fait vraiment mal.
"Blow Up Your Video" a donc tout de l'album hétérogène. Le très bon y côtoie le moyen, les instants fulgurants succèdent à des passages tout juste corrects. Ce qui n'empêche pas ce disque d'être rassurant au vu de son triste prédécesseur. Pour sûr, la présence de Vanda et du grand frère George à la production a permis d'éviter au groupe de foncer à nouveau droit dans le mur. Et quand l'on sait que Malcolm Young était alors en proie à de graves problèmes d'alcool (il fut remplacé par son neveu Stevie durant la tournée de promotion de l'album pour lui laisser le temps de faire une cure), on peut se dire que la partie n'était vraiment pas gagnée d'avance. D'ailleurs tous les problèmes ne sont pas encore réglés sur ce disque : si le son est largement supérieur à celui de "Fly On The Wall", la voix de Brian souffre encore d'une réverb un peu trop présente... Heureusement, celle-ci disparaîtra définitivement pour les sorties suivantes. Reste le cas Simon Wright, dont la frappe se fait beaucoup moins lourdaude c'est déjà ça, mais qu'on reste loin de l'époque Phil Rudd !
Si tous les défauts ne sont pas gommés, si l'on ne saurait le qualifier de grand album, "Blow Up Your Video" est l'œuvre qu'AC/DC se devait de sortir pour retrouver toutes ses sensations Rock'N'Roll. Bien plus authentique que son prédécesseur, mais aussi que son successeur, ce disque a le mérite de voire le groupe renouer avec ce qui en faisait son essence, tout en se montrant actuel. Une belle prouesse. Et puis bon, "Two's Up", quand même ! (DARK SCHNEIDER).
TRACKLIST:
A1 | Heatseeker | 3:43 |
A2 | That's The Way I Wanna Rock N Roll | 3:43 |
A3 | Meanstreak | 4:10 |
A4 | Go Zone | 4:25 |
A5 | Kissin' Dynamite | 4:02 |
B1 | Nick Of Time | 4:17 |
B2 | Some Sin For Nuthin' | 4:13 |
B3 | Ruff Stuff | 4:02 |
B4 | Two's Up | 5:19 |
B5 | This Means War | 4:23 |
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