MARILLION - REAL TO REAL (1984)
EMI - 2603031 - (France)
EMI - 2603031 - (France)
Real To Reel n’a jamais été un live très apprécié dans l’histoire du MARILLION. Bizarrement, c’est grâce à lui que Fish et sa bande vont se faire connaître en Europe, avant la consécration mondiale de Misplaced Childhood un an plus tard. Mais revenons un peu en arrière si vous le voulez bien. En 1984, MARILLION a déjà sorti deux albums, Script for a Jester’s Tear, très influencé par le rock progressif des 70’s et accessoirement album-référence du néo-prog, et Fugazi, disque dans la continuité du premier mais aux sonorités plus hard rock. Oui, en 1984, MARILLION pouvait se classer dans la catégorie « groupe de hard rock ». Du hard rock gentillet bien entendu, pas de quoi rivaliser avec DEEP PURPLE et les autres chevelus, mais l’esprit était bel et bien là : une musique agressive cependant construite sur des bases progressives.
Real to Reel s’inscrit bien dans cette courte époque hard du groupe anglais, qui nous fournit ici une prestation époustouflante et survoltée. Fini les petites fioritures de studio, MARILLION se fait plus direct, sans pour autant laisser de côté le caractère émouvant de sa musique. Le live contient de grands moments d’une beauté larmoyante, en particulier le diptyque « Incubus »/« Cinderella Search ». Les claviers de Kelly y installent une ambiance théâtrale et dramatique, tandis que Rothery nous transportent par ses soli magnifiques. Ce dernier opte d’ailleurs tout au long de l’album pour un son résolument plus corrosif, délaissant quelque peu la clarté des ses compositions, sans pour autant gâcher l’ensemble. Au contraire, MARILLION change, évolue. Tout le live est d’ailleurs placé sous le signe de l’extrême : « Assassing » se fait plus entraînante que jamais, « Emerald Lies » délaisse ses nappes de claviers grandiloquentes pour sombrer dans une mélancolie violente tandis que le tandem « Garden Party »/« Market Square Heroes » clôturent la représentation sur un ton des plus enjoués, bien loin de l’aspect balourd des morceaux originaux.
Le sommet du disque reste pour moi « Forgotten Sons », que le groupe interprète avec une ardeur de folie. Ses parties rythmiques, complètement ratées sur Script for a Jester’s Tear, sont complètement revisitées, ainsi que son long passage instrumental, ravageur et bien plus évocateur que sur l’original (la référence à la guerre est alors flagrante). Le public est d’ailleurs scotché par la prestation du groupe, qui enfonce le clou en rajoutant un nouveau couplet, complétement inédit. Fish est impressionnant, en complète immersion durant tout le live. Il hurle, gueule comme jamais, mais sait aussi dramatiser et transcender ses textes. On pourrait presque le voir suer en l’entendant chanter… ou bien lui reprocher qu’il en fait trop, comme beaucoup de puristes l’ont fait auparavant. Fanatique inconditionnel de l’Ecossais, j’aurai plutôt tendance à l’applaudir, mais je comprends parfaitement que son omniprésence peut agacer.
Real to Reel est également le premier disque de MARILLION où on peut dire que le groupe est enfin doté d’un batteur digne de ce nom, en la personne de Ian Mosley. Sur Fugazi, il n’avait hélas pas fait plus d’étincelles que le catastrophique Mike Pointer, et restait assez timide niveau technique. Force est de constater qu’ici c’est tout à fait le contraire, il nous dévoile enfin toute son habileté derrière ses fûts, et forme alors un duo redoutable avec la basse de Pete Trewavas.
La seule chose qui puisse déranger sur Real to Reel, c’est que l’on très loin de la clarté de son des autres live, dont la qualité fera d’ailleurs la renommée du groupe. Cependant, je pense que ce disque est à prendre tel quel, encore rougi par le feu. On notera par ailleurs que les morceaux les plus « posés » ont été soigneusement laissé de côté, pour ne retenir que les plus énergiques, d’où la saveur brûlante du live. En guise de conclusion, si Real to Reel reste un live assez unique dans la carrière de MARILLION, et qu’il n’est certainement pas susceptible de charmer tout le monde, il reste à mes yeux un très bon moment, à consommer sans modération. (Jovial - FP).
TRACKLIST:
Real to Reel s’inscrit bien dans cette courte époque hard du groupe anglais, qui nous fournit ici une prestation époustouflante et survoltée. Fini les petites fioritures de studio, MARILLION se fait plus direct, sans pour autant laisser de côté le caractère émouvant de sa musique. Le live contient de grands moments d’une beauté larmoyante, en particulier le diptyque « Incubus »/« Cinderella Search ». Les claviers de Kelly y installent une ambiance théâtrale et dramatique, tandis que Rothery nous transportent par ses soli magnifiques. Ce dernier opte d’ailleurs tout au long de l’album pour un son résolument plus corrosif, délaissant quelque peu la clarté des ses compositions, sans pour autant gâcher l’ensemble. Au contraire, MARILLION change, évolue. Tout le live est d’ailleurs placé sous le signe de l’extrême : « Assassing » se fait plus entraînante que jamais, « Emerald Lies » délaisse ses nappes de claviers grandiloquentes pour sombrer dans une mélancolie violente tandis que le tandem « Garden Party »/« Market Square Heroes » clôturent la représentation sur un ton des plus enjoués, bien loin de l’aspect balourd des morceaux originaux.
Le sommet du disque reste pour moi « Forgotten Sons », que le groupe interprète avec une ardeur de folie. Ses parties rythmiques, complètement ratées sur Script for a Jester’s Tear, sont complètement revisitées, ainsi que son long passage instrumental, ravageur et bien plus évocateur que sur l’original (la référence à la guerre est alors flagrante). Le public est d’ailleurs scotché par la prestation du groupe, qui enfonce le clou en rajoutant un nouveau couplet, complétement inédit. Fish est impressionnant, en complète immersion durant tout le live. Il hurle, gueule comme jamais, mais sait aussi dramatiser et transcender ses textes. On pourrait presque le voir suer en l’entendant chanter… ou bien lui reprocher qu’il en fait trop, comme beaucoup de puristes l’ont fait auparavant. Fanatique inconditionnel de l’Ecossais, j’aurai plutôt tendance à l’applaudir, mais je comprends parfaitement que son omniprésence peut agacer.
Real to Reel est également le premier disque de MARILLION où on peut dire que le groupe est enfin doté d’un batteur digne de ce nom, en la personne de Ian Mosley. Sur Fugazi, il n’avait hélas pas fait plus d’étincelles que le catastrophique Mike Pointer, et restait assez timide niveau technique. Force est de constater qu’ici c’est tout à fait le contraire, il nous dévoile enfin toute son habileté derrière ses fûts, et forme alors un duo redoutable avec la basse de Pete Trewavas.
La seule chose qui puisse déranger sur Real to Reel, c’est que l’on très loin de la clarté de son des autres live, dont la qualité fera d’ailleurs la renommée du groupe. Cependant, je pense que ce disque est à prendre tel quel, encore rougi par le feu. On notera par ailleurs que les morceaux les plus « posés » ont été soigneusement laissé de côté, pour ne retenir que les plus énergiques, d’où la saveur brûlante du live. En guise de conclusion, si Real to Reel reste un live assez unique dans la carrière de MARILLION, et qu’il n’est certainement pas susceptible de charmer tout le monde, il reste à mes yeux un très bon moment, à consommer sans modération. (Jovial - FP).
TRACKLIST:
A1 | Assassing | 7:28 | |
A2 | Incubus | 8:37 | |
A3 | Cinderella Search | 5:27 | |
B1 | Forgotten Sons | 10:46 | |
B2 | Garden Party | 6:03 | |
B3 | Market Square Heroes | 6:49 |
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