samedi 15 mars 2014

Queen - The Works





QUEEN - THE WORKS (1984)
EMI - 1C064 2400141 - (France)

Épuisés par le rythme infernal qu’ils se sont imposés, les membres de QUEEN sont au bord de l’implosion fin 1982 lorsque le Hot Space Tour se termine. Leur dernier opus est loin d’avoir séduit le public et Roger et Brian manifestent assez nettement leur ressentiment quant à la direction empruntée, clairement destinée à faire ce qui marche, quitte à faire une croix sur le charivari stylistique incessant qui rendait la musique de nos Anglais si intéressante. Mais la longue tournée, qui s’est admirablement déroulée, a rappelé à QUEEN combien il excellait en faisant du Rock. Les membres du groupe décident pour la première fois de prendre une année off, ce qui fera naître de premières rumeurs de séparation. Brian May en profite pour s’éclater avec Eddie Van Halen et Fred Mandel, le pianiste live de QUEEN et sort "Star Fleet Project", produit par Mack, auquel Roger Taylor apporte ses chœurs pendant que ce dernier fait fructifier sa carrière solo (dont le premier opus "Is There Fun In Space" a connu un succès d’estime) et en s’investissant dans la production d’albums en compagnie de David Richards (MAGNUM, SAMAEL) qui deviendra bientôt producteur de QUEEN.

Quand les quatre se retrouvent à la fin de l’été 83, chacun a recadré sa vision du groupe. Freddie s’en ira faire ses ritournelles Electro Dance sur son premier album solo "Mr Bad Guy" (1985), John Deacon va mettre à profit l’assurance qui est maintenant la sienne et mettre son talent au service de nouvelles compositions et Brian May retrouve la joie de faire résonner sauvagement sa Red Special. Roger Taylor lancera à ses comparses au début des sessions : « Let’s give them the works ! ». Photo des quatre protagonistes sobre en noir et blanc et titre de circonstance, "The Works" prend les allures d’un retour aux sources pour QUEEN… ou plutôt d’album-charnière. "The Works" est ambivalent car il manifeste certes un net retour aux racines Rock du groupe tout en conservant ce goût pour la Pop synthétique qui atteignait les extrêmes sur "Hot Space".

"The Works" est plus Hard que "The Game" avec des brûlots comme "Hammer To Fall" ou "Tear It Up". Cette dernière, avec sa batterie basique, fait les yeux doux à "We Will Rock You" et Freddie retrouve une agressivité vocale qu’on ne lui soupçonnait plus et que seul "Put Out The Fire" avait permis d’apprécier sur "Hot Space". Ambivalent car QUEEN est toujours autant attiré par les sonorités synthétiques à l’image de "Radio Ga-Ga" qui ouvre l’album avec boîte à rythme et synthétiseur basse. L’entente revient dans le groupe et Roger laisse son bébé entre les mains de Freddie et de leur pianiste live, Fred Mandel, le premier restructurant la chanson et mettant son nez dans les paroles, le second ajoutant une partie de piano surnageant dans le flot de claviers que comporte ce morceau qui développe des textures sonores beaucoup plus gracieuses que sur "Hot Space". Roger se charge de tous les chœurs et Brian habille le titre avec sa Red Special, proposant un solo en slide.

Ce premier single, mis en images par un très bon clip inspiré de l’univers du Metropolis de Fritz Lang est un succès lorsqu’il sort en janvier 1984, un mois avant l’album. Et il cartonne, devenant numéro un dans dix-neuf pays. Mais contrairement à "Hot Space", "Radio Ga-Ga" est à l’image d’une bonne moitié de "The Works", à savoir un Pop-Rock ultra-accessible aux arrangements soignés que l’on retrouve sur "I Want To Break Free", qui sera l’autre gros succès Pop de l’album, auréolé d’un clip où les membres du groupe n’hésiteront pas à se travestir, pastichant la série britannique « Coronation Street », s’attirant les foudres des puritains américains qui n’avaient déjà que peu apprécié "Hot Space". Toujours influencé par son manager et dans une phase provocatrice, Freddie jouera l’humour et surtout refusera d’assurer la promotion de ce titre auprès des radios américaines et se fermera par conséquent le marché. Ironie du sort, cet eldorado dont se prive QUEEN est celui que la plupart des groupes de Hard Rock de l’époque vont chercher à atteindre avec plus ou moins de succès (DEF LEPPARD, SAXON, WHITESNAKE).

L’autre facette de "The Works", c’est un retour aux sources, à savoir, piano, basse, batterie, guitare et harmonies vocales. Freddie se montre plus ambitieux dans l’exercice de la ballade avec "It’s A Hard Life" dont les arrangements et le solo soignés sont bien dans l’esprit des chefs-d’œuvre du groupe. Ce petit trésor rehaussé d’amples harmonies vocales aurait sans nul doute trouvé une place de choix sur "A Day At The Races". "Hammer To Fall" est une autre mandale, de Brian May cette fois-ci, qui prend sa revanche et ramène la guitare au premier plan. Seules quelques notes de piano de Fred Mandel viennent agrémenter le second couplet. Ici on fait parler la poudre. Les harmonies vocales de Brian May nous ramènent au bon vieux temps de "Fat Bottomed Girls" et ce titre deviendra un sommet des concerts à venir où Brian aura tout le loisir d’exécuter l’excellent solo, agrémenté d’harmoniques artificielles perçantes. Brian continuera d’ailleurs d’interpréter ce titre en solo en dehors de QUEEN tout comme "Tie Your Mother Down" qui a déjà presque dix ans et à qui elle fait indirectement écho. Les paroles, évoquant la peur nucléaire de la Guerre Froide revêtent un sens profond subtil typique du guitariste.

Arrivés à ce stade, chacun des membres du groupe a eu son hit. John Deacon continue sa moisson avec "I Want To Break Free", Freddie nous régale avec "It’s A Hard Life", pendant que Brian fait hurler les guitares sur "Hammer To Fall", en contraste avec les sonorités synthétiques bien intégrées de "Radio Ga-Ga", signée Roger Taylor. Deux sur la face A, deux sur la face B, QUEEN est enfin parvenu à équilibrer la tracklist de ses albums. Si on ne touche pas autant à la grâce sur l’ensemble de "The Works", on a tout de même affaire a du bon.

"Tear It Up", bien qu’un peu lourdingue, montre QUEEN sous un jour Heavy, qui culminera avec les extraits de la B.O. d’Highlander de l’album suivant. "Man On The Prowl", l’occasion pour Fred Mandel de s’éclater au piano, nous refait un peu le coup de "Crazy Little Thing Called Love" avec Telecaster de circonstance. Pas aussi ultime que son aînée, mais bien rafraîchissante comme instant Rock And Roll. "Machines" ne laisse pas indifférente. En général, soit on aime, soit on déteste. Cette collaboration May/Taylor tente de combiner la technologie mise à disposition (l’utilisation du Fairlight notamment) avec des guitares agressives qui tissent une ambiance de fin du monde. Un peu comme si KRAFTWERK rencontrait le U2 de la même époque. Freddie s’y montre impressionnant vocalement et Roger Taylor, qui est tombé amoureux des synthés, ressort le vocoder pour la deuxième fois (il l’utilise déjà pour certains chœurs de "Radio Ga-Ga"). "Keep Passing The Open Windows" seul témoignage d’un début de B.O. commencé par le groupe pour « L’Hôtel Du New Hampshire » est inspiré d’une expression récurrente du film. Une pièce toute Mercuryenne comme il en délivrera l’année suivante sur son album solo avec piano et chant théâtral au programme.

Et la nouveauté, c’est ce titre acoustique situé en fin d’album. "Is This The World We Created ?", collaboration Mercury/May inédite (1), finit sur une touche douce et mélancolique (malgré des paroles un peu faciles mais bien dans le ton de l’époque et habitées par le sensible Freddie) "The Works", l’album adulte de QUEEN, celui où il se recentre sur ses acquis au détriment hélas d’une certaine prise de risque artistique. Il faut dire que l’accueil timoré reçu par "Hot Space" les a vaccinés. Ne nous plaignons pas, la qualité est bien là et QUEEN a redressé le tir de belle façon en sortant clairement son meilleur opus depuis quatre ans. Comme quoi, il est parfois salvateur de prendre son temps, ce que "A Kind Of Magic" viendra confirmer. (Jeff KANJI - Metal Nightfall).



TRACKLIST:


A1. Radio Ga Ga
A2. Tear It Up
A3. It's A Hard Life
A4. Man On The Prowl

B1. Machines (Or Back To Humans)
B2. I Want To Break Free
B3. Keep Passing The Open Windows
B4. Hammer To Fall
B5. Is This The World We Created...?







mercredi 5 mars 2014

Led Zeppelin - II



LED ZEPPELIN - II (1969)
Atlantic - 921021 - (France)

Après un premier album salué et encensé (10è place des ventes aux Etats-Unis), LED ZEPPELIN alors premier représentant d’un hard rock naissant n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Les concerts sont des succès des deux côtés de l’Atlantique et le guitariste Jimmy Page qui peut enfin dans ce projet donner libre cours à ses ambitions musicales a plus que jamais confiance en sa formule et en son équipe. Le succès est déjà là et peu après une autre tournée lors de l’année 1969, les 4 hommes sont déjà sur le pied de guerre pour l’enregistrement d’un deuxième album studio. Ne voulant pas chercher la complication, il s’intitule simplement Led Zeppelin II.

Les idées fusent dans la tête du génial Jimmy Page qui n’a pas fini de surprendre ses fans. En effet, ce Led Zeppelin II, petit frère d’un premier volet déjà entré dans le Panthéon du Rock quelques mois plus tôt confirme tout le bien qu’on pouvait penser du quatuor. Led Zeppelin II va même encore plus loin que son prédécesseur ; les racines blues sont toujours là, peut-être un poil moins évidentes qu’auparavant car ZEPPELIN pousse encore plus loin les expérimentations et le côté brut de sa musique pour accoucher d’un des sommets du genre. Véritable maître-étalon du hard rock et du heavy metal pour les années à venir (à l’instar du In Rock de DEEP PURPLE ou des 2 premiers BLACK SABBATH sortis l’année suivante), Led Zeppelin II explose ici littéralement en donnant au style ses lettres de noblesse, ses codes fondamentaux sans compter les hits indémodables.

Magicien du riff, Jimmy Page et ses amis proposent un album où la guitare est reine, servie par une assise sans faille et des musiciens au sommet de leur art. Rien qu’à se remémorer ce fantastique voyage qu’est « Whole Lotta Love », on frémit. Un riff qui restera dans les mémoires, une voix chaude, aigue et légèrement maniérée, une rythmique de mammouth et ce passage planant où surnagent le timbre de Plant et la cymbale avant qu’un solo ne nous revienne dans la gueule. An-tho-lo-gique. Les riffs, mais aussi les breaks et les effets de surprise comme sur « What Is And What Should Never Be » : un début doux où la voix de Plant nous caresse avant que la fureur de la guitare ne reprenne le dessus. Cette guitare magique qui sait se faire plus timorée, groovy (« The Lemmon Song ») ou incandescente (« Heartbreaker », « Ramble On », « Bring It On Home »), sans oublier une bonne dose de rock’n roll (« Living Loving Maid (She's Just A Woman) »). En évoquant ci-dessus la rythmique de mammouth, je pense tout naturellement à John Bonham qui signe une performance hors du commun sur le solo de batterie « Moby Dick ». Sur les autres titres, épaulé par le discret John Paul Jones, la rythmique sert de cadre aux 2 personnages principaux : le chanteur charismatique et le guitar-hero flamboyant qui se partagent le devant de la scène.

Led Zeppelin II est un disque indispensable pour comprendre les débuts du mouvement hard rock. L’ombre du Dirigeable s’étend déjà allègrement sur le monde de la rock music : LED ZEPPELIN propose ici des compositions beaucoup plus personnelles que sur le premier opus et devient un monstre sacré du Rock avec qui il faudra compter. Un succès fulgurant qui se traduira aussi par les rumeurs et histoires dont le groupe sera affublé ensuite (pacte de Jimmy Page avec le diable – le guitariste a de plus reconnu avoir étudié la magie noire et posséder une collection de livres consacrés à Aleister Crowley -, orgies diverses des musiciens avec des groupies, sacages de chambres d’hotel) … la légende sulfureuse de LED ZEPPELIN est en route. Led Zeppelin II eut un gros impact artistique, un gros impact commercial également dû à la musique mais aussi au charisme des musiciens. L’ascension du groupe semble irrésistible : plus loin, plus haut, plus fort semblait être la voie choisie par les 4 hommes en cette année 1969. Le nouvel album prévu pour 1970 allait pourtant en surprendre plus d’un et démontrer que LED ZEPPELIN n’était pas seulement un groupe de « hard rock » mais surtout un combo qui savait s’accaparer d’autres influences pour créer une musique riche, inventive et émotionnelle. (Powersylv).




TRACKLIST:


A1Whole Lotta Love5:33
A2What Is And What Should Never Be4:47
A3The Lemon Song6:20
A4Thank You3:50
B1Heartbreaker4:15
B2Living Loving Maid2:40
B3Ramble On4:33
B4Moby Dick4:25
B5Bring It On Home4:19






Rita Mitsouko - Rita Mitsouko




RITA MITSOUKO - RITA MITSOUKO (1984)
Virgin - 70238 - (France)

Ce disque des Rita Mitsouko, leur premier, est innovatif, original, innocent and sans pretentions. Dans le contexte de la musique pop francaise de debut des annees 80, ce disque etait tout a fait a part, et un souffle de liberte et d'aventure musicale. Ce qui est interessant d'entendre sur ce disque et l'exploration en cours, alors que les Rita decouvrent leur identite musicale. Les chansons de ce premier disque ont beaucoup de valeur, et comme preuve, les Rita ont repris certaines d'elles plus tard sur leurs autres disques. Meme plus de 20 ans plus tard, je crois que la musique de cette album n'a pas vieilli. C'est un son que s'est place en dehors du temps, en dehors des modes, et qui pour moi est reste eternel. C'est un des grands classique de la musique alternative francaise. (Dzintar).



TRACKLIST:


A1Restez Avec Moi4:07
A2Jalousie4:25
A3Le Futur N°43:30
A4La Fille Venue Du Froid6:55
B1Yaktagan3:23
B2In My Tea2:56
B3Marcia Baïla5:30
B4Oum Khalsoum4:05
B5Amnésie2:55





mardi 4 mars 2014

Marillion - Real To Real



MARILLION - REAL TO REAL (1984)
EMI - 2603031 - (France)

Real To Reel n’a jamais été un live très apprécié dans l’histoire du MARILLION. Bizarrement, c’est grâce à lui que Fish et sa bande vont se faire connaître en Europe, avant la consécration mondiale de Misplaced Childhood un an plus tard. Mais revenons un peu en arrière si vous le voulez bien. En 1984, MARILLION a déjà sorti deux albums, Script for a Jester’s Tear, très influencé par le rock progressif des 70’s et accessoirement album-référence du néo-prog, et Fugazi, disque dans la continuité du premier mais aux sonorités plus hard rock. Oui, en 1984, MARILLION pouvait se classer dans la catégorie « groupe de hard rock ». Du hard rock gentillet bien entendu, pas de quoi rivaliser avec DEEP PURPLE et les autres chevelus, mais l’esprit était bel et bien là : une musique agressive cependant construite sur des bases progressives.

Real to Reel s’inscrit bien dans cette courte époque hard du groupe anglais, qui nous fournit ici une prestation époustouflante et survoltée. Fini les petites fioritures de studio, MARILLION se fait plus direct, sans pour autant laisser de côté le caractère émouvant de sa musique. Le live contient de grands moments d’une beauté larmoyante, en particulier le diptyque « Incubus »/« Cinderella Search ». Les claviers de Kelly y installent une ambiance théâtrale et dramatique, tandis que Rothery nous transportent par ses soli magnifiques. Ce dernier opte d’ailleurs tout au long de l’album pour un son résolument plus corrosif, délaissant quelque peu la clarté des ses compositions, sans pour autant gâcher l’ensemble. Au contraire, MARILLION change, évolue. Tout le live est d’ailleurs placé sous le signe de l’extrême : « Assassing » se fait plus entraînante que jamais, « Emerald Lies » délaisse ses nappes de claviers grandiloquentes pour sombrer dans une mélancolie violente tandis que le tandem « Garden Party »/« Market Square Heroes » clôturent la représentation sur un ton des plus enjoués, bien loin de l’aspect balourd des morceaux originaux.

Le sommet du disque reste pour moi « Forgotten Sons », que le groupe interprète avec une ardeur de folie. Ses parties rythmiques, complètement ratées sur Script for a Jester’s Tear, sont complètement revisitées, ainsi que son long passage instrumental, ravageur et bien plus évocateur que sur l’original (la référence à la guerre est alors flagrante). Le public est d’ailleurs scotché par la prestation du groupe, qui enfonce le clou en rajoutant un nouveau couplet, complétement inédit. Fish est impressionnant, en complète immersion durant tout le live. Il hurle, gueule comme jamais, mais sait aussi dramatiser et transcender ses textes. On pourrait presque le voir suer en l’entendant chanter… ou bien lui reprocher qu’il en fait trop, comme beaucoup de puristes l’ont fait auparavant. Fanatique inconditionnel de l’Ecossais, j’aurai plutôt tendance à l’applaudir, mais je comprends parfaitement que son omniprésence peut agacer.

Real to Reel est également le premier disque de MARILLION où on peut dire que le groupe est enfin doté d’un batteur digne de ce nom, en la personne de Ian Mosley. Sur Fugazi, il n’avait hélas pas fait plus d’étincelles que le catastrophique Mike Pointer, et restait assez timide niveau technique. Force est de constater qu’ici c’est tout à fait le contraire, il nous dévoile enfin toute son habileté derrière ses fûts, et forme alors un duo redoutable avec la basse de Pete Trewavas.

La seule chose qui puisse déranger sur Real to Reel, c’est que l’on très loin de la clarté de son des autres live, dont la qualité fera d’ailleurs la renommée du groupe. Cependant, je pense que ce disque est à prendre tel quel, encore rougi par le feu. On notera par ailleurs que les morceaux les plus « posés » ont été soigneusement laissé de côté, pour ne retenir que les plus énergiques, d’où la saveur brûlante du live. En guise de conclusion, si Real to Reel reste un live assez unique dans la carrière de MARILLION, et qu’il n’est certainement pas susceptible de charmer tout le monde, il reste à mes yeux un très bon moment, à consommer sans modération. (Jovial - FP).


TRACKLIST:


A1Assassing7:28
A2Incubus8:37
A3Cinderella Search5:27
B1Forgotten Sons10:46
B2Garden Party6:03
B3Market Square Heroes6:49