CHICAGO TRANSIT AUTHORITHY - CHICAGO I (1969)
CBS - S 66221 - (PRESSAGE FRANCAIS)
CBS - S 66221 - (PRESSAGE FRANCAIS)
Groupe de jazz-rock fondé en 1967 à Chicago, Chicago s'appelait, au moment de la sortie de ce premier album (en 1969), Chicago Transit Authority . Après la sortie de l'album, la compagnie de transports publics de Chicago (la Chicago Transit Authority) leur demandera expressément de changer de nom pour ne pas leur nuire (paranos, ces mecs...). Chicago Transit Authority raccourcira ainsi son nom en Chicago (la ville ne les emmerdera pas pour ça). Leur premier album, double (ce qui, pour un premier album, est très peu courant), est éponyme, et porte donc, pour l'éternité des siècles-amen, le nom de Chicago Transit Authority . Tous les albums du groupe portent des numéros, exception faite du douzième, Hot Streets(1978). Leur deuxième album s'appellera tout simplementChicago, rapport à leur changement de nom. Ca paraît compliqué, tout ça ? Vous ne savez pas à quel point le groupe n'a pas recherché la facilité au début de leur carrière !
En effet, si leur premier album, que j'aborde actuellement, est double, c'est aussi le cas de leur deuxième album et de leur troisième (Chicago III). Trois double-albums studio à la suite (tous tiennent sur un seul CD), voilà de quoi en faire un groupe aussi créatif qu'un peu prétentiard, pas vrai ? Et si je vous dit que leur quatrième album, qui est live (au Carnegie Hall, attention) est... quadruple (triple CD + un CD de bonus, donc toujours quadruple) ! Hallucinant ! Ca, plus le fait que le groupe contenait sept membres, un vrai big band : Terry Kath (guitare, chant), Peter Cetera (basse, chant), Robert Lamm (piano, chant), Danny Seraphine (batterie), Lee Loughane (trompette, chant), Walter Parazaider (saxophone, chant) et James Pankow (trombone). Jimi Hendrix en personne dira de Terry Kath (mort par roulette russe en 1978) qu'il était meilleur guitariste que lui.
Chicago Transit Authority est un modèle de jazz-rock. Je ne parle pas de rock légèrement jazzy et le plus souvent très pop, non, mais de vrai jazz-rock. Si Chicago possède en son sein trois cuivristes, ce n'est pas pour faire de la figuration visuelle sur scène. A partir de 1975, le groupe dérivera dans la pop racée et jazzy, mais en attendant, c'est du pur, du vrai jazz-rock, et on le sent dès la grandiose « Introduction » chantée par Kath. Changements de rythmes, soli divers, longueur imposante (l'album aligne 12 titres pour 76 minutes, trois par face vinyle), pas de doute : Chicago aurait facilement pu être un groupe de rock progressif si la touche jazz n'avait pas été là.
Alors on trouve des classiques, de vrais tubes, sur ce disque qui entrera dans les charts avec fanfare et restera (tout comme les deux suivants) N°1 pendant des mois : « Does Anybody Really Know What Time It Is ? », de Lamm, avec son intro informelle au piano, est une pure féérie pop. De même que la sensationnelle reprise du « I'm A Man » du Spencer Davis Group. Ou ce « Questions 67 And 68 » lui aussi trépidant et jazzy, cuivres en tête, chant magistral de Lamm et Cetera. « Listen » est aussi dans la veine un peu pop, tandis que « Beginnings » et « South California Purples », de par leurs longueurs, prennent le temps de s'installer.
Mais Chicago Transit Authority, c'est aussi de l'expérimentation. « Poem 58 » offre un solo de guitare époustouflant de Kath, tandis que son « Free Form Guitar » offre presque 7 minutes d'expérimentations noise qui auraient très bien pu servir de modèle à Lou Reed pour son Metal Machine Music (j'exagère un peu, mais « Free Form Guitar » est vraiment expérimental et tout sauf commercial). Quant à la dernière face, elle démarre par deux titres joués live le 29 août 1968 (un « Prologue » court et engagé politiquement parlant - niveau politique intérieure, Chicago s'engagera fortement contre Nixon, en faisant même une chansons spécialement contre lui en 1971 sur leur quadruple live - et un « Someday » très bon) avant de passer à une jam de presque un quart d'heure (« Liberation »), purement magnifique et trippante. Manière étonnante d'achever un album qui ne l'est pas moins, loin de là.
Dès l'année suivante, raccourci à Chicago, le groupe sortira Chicago (II), qui montrera un radical changement d'optique musical : toujours aussi jazz, mais des morceaux plus courts, 23 en tout, et plusieurs 'suites' musicales. Là aussi, on ne peut pas ignorer le fait qu'en dépit de leur musique très jazz, Chicago a tout ou presque du groupe de rock progressif ! Ce premier album est immense, inoubliable, et tels sont aussi les trois suivants (j'inclus le live).
(Clash Doherty).
TRACKLIST :
(Clash Doherty).
TRACKLIST :
A1 | Introduction | 6:35 | ||
A2 | Does Anybody Really Know What Time It Is? | 4:33 | ||
A3 | Beginnings | 7:58 | ||
B1 | Questions 67 And 68 | 5:04 | ||
B2 | Listen | 3:22 | ||
B3 | Poem | 8:37 | ||
C1 | Free Form Guitar | 6:53 | ||
C2 | South California Purples | 6:10 | ||
C3 | I'm A Man | 7:40 | ||
D1 | Prologue, August 29, 1968 | 0:57 | ||
D2 | Someday (August 29, 1968) | 4:13 | ||
D3 | Liberation | 15:41 |
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