samedi 28 septembre 2013

Kiss - Dynasty



KISS - DYNASTY (1979)
Casablanca Record - CB71049 (France)

Les tubes issus du Metal, il y en a eu. Et même que, dans le tas, il y en a qui ont marché en France. Si, si. Et ça ne date pas d'hier (...euh d'ailleurs, ça fait combien de temps que ce n'est pas arrivé ?). Car avant Smells like Teen Spirit, avant The Final Countdown, Still Loving You ou Jump, il y a eu I Was Made for Lovin' You.

Kiss, le groupe dont pas grand monde n'avait entendu parler en France avant cet album (comparé au nombre de personnes qui le connaîtra après) essaye de coller avec son époque. Et en cette fin de décennie, la tendance est au disco. Alors, ni une ni deux, le groupe aidé du producteur Vini Poncia va accommoder son Hard Rock au rythme disco. Et ça va cartonner !

Dynasty fait suite au superbe Love Gun, paru deux ans plus tôt et aux albums solos des quatre fantastiques qui ont dérouté plus d'un fan. En tout cas, deux d’entre eux. Car si les albums de Paul et Ace ont collé à ce qu'attendaient les fans, celui de Gene et, plus encore, celui de Peter étaient à des années-lumières de Kiss. Ces albums solos ont montré quatre personnalités bien différentes les unes des autres. Comment une telle diversité allait-elle pouvoir être absorbée par le prochain album du groupe ? Une certaine inquiétude régnait donc quand est sorti Dynasty et elle ne fut que partiellement levée à l'écoute de l'album.

Le tube interplanétaire qui démarre l'album montre que Kiss est toujours capable d'écrire des titres d'une force incroyable, aux refrains qui font mouche (qui n'a pas fredonné ce titre au moins une fois ?). Mais déjà, sur ce titre, on sent que Kiss s’éloigne de ses origines. Le rythme du morceau est très dansant, mode disco oblige, le solo de guitare est quasi inexistant (sept secondes) et on entend quelques notes de synthé. Le titre est co-signé par le producteur Vini Poncia, à qui l’on doit aussi les deux autres titres les plus "disco" de l’album (et, du coup, les moins "Kiss").

Ace Frehley, qui chante ici trois morceaux, se révèle être le membre le plus "Hard Rock" du groupe. Ses deux compositions, Hard Times et Save Your Love, ont bien la pêche (et sont sans doute les meilleurs morceaux de l’album) et sa reprise des Rolling Stones (2000 Man) est bien rock and roll. Mine de rien, avec ses trois titres (il signe d’ailleurs là sa plus grosse participation à un album de Kiss), on peut dire que c'est lui qui sauve l'album de la noyade FM. Car on ne peut pas dire que les autres titres de l’album sentent le bon vieux Rock and Roll du groupe.

Les deux autres titres de Paul Stanley, Magic Touch et Sure Know Something sont de bons morceaux aux refrains accrocheurs mais assez loin des morceaux bien Rock des albums Love Gun ou Rock and Roll Over.

Gene Simmons, s'il n'est pas redevenu le démon des albums précédents avec ses morceaux lourds et sombres, rassure tout de même par rapport à son album solo, qui hésitait entre pop et crooner. Ses deux compositions ne sont pas ses meilleures, il faut le reconnaître, mais Charisma fait son petit effet avec son refrain repris en chœur et X-Ray Eyes aurait pu être un très bon morceau sans ses effets de synthé de mauvais goût.

Par contre, Peter Criss s'est perdu corps et âme dans son album solo navrant et semble ne plus pouvoir composer des titres pour un groupe de Rock. Car Dirty Livin' est un titre disco pop sans grande saveur (la basse sur ce morceau sonne vraiment trop pop).

Voilà comment avec un seul titre, les membres de Kiss vont se retrouver en poster dans les chambres des ados français, entre Village People et Patrick Hernandez. Bonne ou mauvaise chose ?

Malheureusement, cet album va faire plus de mal que de bien au groupe. Car, après un tel succès, difficile de ne pas succomber aux sirènes des charts. Kiss va ainsi se fourvoyer dans un Hard de plus en plus disco et aseptisé sur l'album suivant (Unmasked) qui va non seulement faire fuir le plupart des fans mais qui en plus, ne connaîtra pas le succès de Dynasty car aucun tube en puissance ne s'en dégagera. A partir de là, le groupe va connaître quelques années difficiles avant de prendre le contrepied de tout ça en balançant un Hard d'inspiration bien plus heavy avec Creatures of the Night.

Dynasty n’en reste pas moins un bon album de Kiss car le groupe a su trouver tout de même un bon compromis entre recherche du hit dans l’air du temps et son Hard Rock inspiré.
(Aux Portes de Metal).


TRACKLIST :

I Was Made For Lovin' You4:29
2.000 Man4:53
Sure Know Something3:59
Dirty Livin'4:16
Charisma4:26
Magic Touch4:40
Hard Times3:29
X-Ray Eyes3:42
Save Your Love4:39




dimanche 22 septembre 2013

Def Leppard - Pyromania




DEF LEPPARD - PYROMANIA (1983)
Vertigo - 6359 119 (France)
Def Leppard a franchit un premier palier en 1981 avec l’album « High’n’Dry » produit par John « Mutt » Lange, déjà responsable de succès tels que « Highway To Hell » et « Back In Black » d’AC/DC ou « 4 » de Foreigner. Deux ans plus tard, le combo de Sheffield nous revient avec son troisième opus intitulé « Pyromania » sur lequel le producteur s’est impliqué jusque dans la composition. L’autre fait marquant est le départ du guitariste Pete Willis, remplacé par Phil Collen. Ce dernier n’est pas un inconnu pour avoir officié au sein du combo glam Girl, et surtout pour avoir failli remplacer Dennis Stratton dans un petit groupe du nom d’Iron Maiden, ceci avant qu’Adrian Smith ne lui ravisse le poste sous le nez.
Voilà donc le décor planté pour présenter ce qui reste comme un monument du Hard Rock Mélodique, chaque détail de cette présentation ayant son importance.

En effet, l’implication de John « Mutt » Lange dans la composition n’est pas étrangère à l’évolution de la musique des Leps, et pas seulement au niveau du son qui deviendra la marque de fabrique du groupe et de son producteur. Chaque instrument est minutieusement travaillé, et les harmonies de guitares de Clark et Collen, ainsi que les chœurs prennent une amplitude jamais atteinte jusque-là. La montée en puissance du solo de « Die Hard The Hunter » en est le parfait exemple, jouant presque uniquement sur les nuances des harmonies des deux guitares sans même tenter de démonstration technique. Pour en finir avec le son, nous noterons également la présence de claviers et d’effets sonores pouvant étoffer certains titres (« Billy’s Got A Gun »), en alléger d’autres (« Photograph »), ou enfin en illustrer d’autres, comme les sons synthétiques d’explosions guerrières en introduction de « Die Hard The Hunter » ou le faux-live d’ouverture de « Stagefright ». Comme pour le reste de la production de cet album, ils réussissent à être à la fois discrets, précis et incontournables.

Mais la production ne serait rien sans une qualité de composition évidente et ce n’est pas pour rien si « Pyromania » est un véritable concentré de hits, dont certains passeront en heavy-rotation sur MTV (« Photograph », « Foolin’ » ou « Rock Of Ages »). Def Leppard opère toujours dans un hard-rock dynamique et mélodique et des titres tels que « Rock Rock (Til’ You Drop) », « Stagefright » ou « Action ! Not Words » restent assez proches des compositions de « High’n’Dry ». Par contre, avec les principaux hits de cet album, les quintet britannique et son producteur donnent naissance à ce qui deviendra le Pop-Métal. Que cela soit « Photograph » avec ses couplets hard-rock et son refrain popisant, le plus sombre « Too Late For Love » avec son refrain entêtant, « Foolin’ » et ses faux airs de power-ballade ou « l’irrésistible et sautillant « Rock Of Ages », tous défrichent de nouveaux territoires musicaux situés entre la puissance et le dynamisme du Hard-Rock et la mélodie et les arrangements du Hard FM.

Si l’on rajoute à toutes ses qualités, celles des instrumentistes, c’est à un album légendaire que nous avons affaire. En effet, si Rick Allen défriche un son de batterie électrique, Joe Elliot nous offre une véritable démonstration. Lui qui semblait chercher sa voix sur les précédents albums, est capable d’alterner puissance et délicatesse. Sa performance sur « Too Late For Love » en est la parfaite démonstration. Enfin, si nous avons déjà glorifié la paire guitaristique, nous n’oublierons pas le travail de Rick Savage, que cela soit derrière sa basse, et encore plus dans sa participation aux chœurs. Vous l’aurez donc compris, « Pyromania » est à la fois incontournable pour ses qualités artistiques, et pour son rôle précurseur. En effet, il n’est pas courant de voir un jeune groupe créer à la fois un style et un son et rencontrer le succès au niveau planétaire par la même occasion. Et dire que le meilleur est encore à venir !


TRACKLIST:

A1Rock! Rock! (Till You Drop)
A2Photograph
A3Stagefright
A4Too Late For Love
A5Die Hard The Hunter
B1Foolin'
B2Rock Of Ages
B3Comin' Under Fire
B4Action! Not Words
B5Billy's Got A Gun






Kiss - Creatures Of The Night



KISS - CREATURES OF THE NIGHT  (1982)
Casablanca Records - 6302219

Bien qu'ayant décroché le gros lot avec le tube inter-planétaire "I Was Made For Loving You", Kiss a vu sa côte de popularité dégringoler depuis l'album "Dynasty", en particulier auprès du public Hard-Rock qui n'apprécie que moyennement ses dérives Pop-Rock-Disco. Si "Music From The Elder" et l'arrivée d'Eric Carr à la batterie ont semblé remettre le quatuor sur les rails artistiquement parlant, cet album est cependant resté assez incompris. Voici donc que débarque dans nos bacs un "Creatures Of The Night" qui semble être la dernière chance pour les New-Yorkais de relancer leur carrière.

Ace Frehley, victime d'un accident de la route et toujours en proie à ses démons (alcool et autres substances) ne peut assurer l'enregistrement de cet album, même s'il reste officiellement crédité. Il est remplacé par plusieurs guitaristes dont Bob Kulick et Vincent Cusano. Ce dernier va tellement s'investir dans la composition et donner entière satisfaction qu'il finira par officiellement intégrer les rangs de Kiss au départ officiel de Frehley, et prendre le nom de Vinnie Vincent. Le sang neuf qu'il apporte en compagnie d'Eric Carr, et une production monstrueuse concoctée par M.J. Jackson, vont enfin redonner de l'altitude au légendaire combo maquillé. En effet, Kiss n'avait jamais sonné aussi heavy jusque là. La section rythmique est énorme, propulsée par la frappe lourde et puissante de Carr et rendant hommage à la basse d'un Gene Simmons maltraitant ses 4 cordes pour notre plus grand plaisir. Ce dernier et Paul Stanley se partage le chant des 9 titres proposés, ne laissant aucune miette à leurs collègues.

L'homme chauve-souris œuvre essentiellement dans un registre heavy et sombre et nous offre en particulier quelques hymnes qui deviendront incontournables dans le répertoire du groupe. "Rock And Roll Hell" et "War Machine", composés avec l'aide inattendue de Bryan Adams, sont de véritables rouleaux compresseurs dotés de refrains inoubliables, mais le sommet de cet album est sans aucun doute "I Love It Loud". Composé avec Vinnie Vincent, ce titre martial, au tempo de batterie basique et légendaire, s'incruste dans votre mémoire pour ne plus jamais en ressortir. De son côté, Stanley est légèrement plus en retrait. Mais s'il nous offre un titre de moins que son acolyte, ces derniers n'en sont pas moins d'une qualité rare, à commencer par le titre éponyme qui lance l'album sur les meilleures bases avec son riff puissant et dynamique et son refrain accrocheur. "Keep Me Comin'", à la fois heavy et groovy, "Danger", plus rapide et cinglant, et la power-ballade "I Still Love You", sombre et dotée d'un superbe solo, viennent compléter le sans faute.

"Creatures Of The Night" s'impose donc à la fois comme un album incontournable pour tous les amateurs de Hard-Rock puissant et mélodique, et comme une œuvre charnière dans le répertoire de Kiss. En effet, outre le départ d'Ace Frehley, il marquera également la fin de la période maquillée du groupe et son entrée dans une nouvelle ère musicale. Le quatuor va poursuivre dans une voie plus heavy, mais aucun des albums qui suivront n'atteindra le niveau d'excellence proposé sur ce chef d'œuvre, ce qui rend "Creatures Of The Night" absolument indispensable.


TRACKLIST :

A1Creatures Of The Night4:01
A2Saint And Sinner4:23
A3Keep Me Comin'4:00
A4Rock And Roll Hell4:08
A5Danger3:55
B1I Love It Loud4:12
B2I Still Love You6:06
B3Killer3:19
B4War Machine4:13




The Who - Who's Next



THE WHO - WHO'S NEXT (1971)
Music On Vinyl - MOVLP664 (Reissue 180 Gr)

En plus d'être le meilleur disque de la bande à Pete Townsend, "Who's next" peut se vanter d'être le disque qui commence le mieux de toute l'histoire du rock ! Un tapis de claviers bondissants accueille l'auditeur, dans un trululu qui a du se faire gausser bien des puristes du rock'n'roll… Jusqu'à ce que les trois notes de "Baba O'Riley" résonnent dans l'air, tonnant comme un orage dans le tranquille ciel d'été… Et là, arrive la frappe massive du batteur Keith Moon en personne, annonçant fièrement la charge de son groupe : The Who.
Et la foudre peut commencer à tomber. Keith Moon, brute ou bouffon, fou à lier ou simple gai-luron fait comme à son habitude parler la poudre. Les femmes et les enfants d'abord. Moon est peut-être le plus grand batteur ayant existé après Bonzo, ours en chef de Led Zeppelin. Toute bonne compagnie de cirque a un ours. Ce n'était pas le cas des Who, mais à la place ils avaient leur lion : Roger Daltrey, le chanteur qui rugissait sous les éclairs. D'ailleurs, revenons à notre orage. Il ne semble pas impressionner notre lion qui rugit de plus belle. "Teenage Wasteland !" hurle-t-il. Mais qui veut l'entendre ? En 1971, la défonce est en effet tout ce qu'il reste des grands idéaux hippies. "They're All Wasted !". Daltrey est le seul dans son groupe à refuser de toucher aux drogues. Townsend en prend pour calmer ses angoisses et cela ne fait qu'attiser sa mégalo. Moon en prend pour aller encore plus vers cet idéal qui est devenu le sens de sa vie : la déconnade. On pourrait parler des lignes entières de la légende existante autour de ce grand casseur de batteries (et de chambres d'hotels) devant l'Eternel, mais il est temps de passer à la suite du disque.
"Bargain" démarre par une courte vision de vent soufflant dans les herbes hautes… dont on ce demande ce qu'elle fait là. Puis ce paysage si placide qu'on a cru apercevoir furtivement s'enflamme, et la terre de trembler une nouvelle fois. On ne va pas faire un dessin : tous les morceaux de ce disque se ressemblent à peu près. Tous dotés par Townsend (le chef de la troupe du cirque, en chapeau haut de forme) d'un son édifiant. Edifiant, c'est le mot. "Who's Next" fait penser à un édifice, peut-être ce monolithe en béton présenté de manière fort peu esthétique sur la pochette. On y voit les membres du groupe remonter leur braguette après avoir uriné sur ledit monolithe. Sachant qu'une autre idée du groupe était une photo de Keith Moon en porte-jarretelles, on n'ira pas se plaindre. En réalité, "Who's Next" n'a pas toujours été ce monument d'assurance tranquille d'où semble bannie la prise de tête. C'est en fait une résurgence de "Lifehouse", concept album avorté de Pete Townsend qui voulait continuer dans cette voie après le succès de "Tommy".

Les autres chansons qui auraient du figurer sur le projet original se retrouvent à la suite de "Who's Next" sur les éditions CD. Ce qui nous permet de nous rendre compte que seule la crème de la crème a été gardée. Ainsi, l'album ne s'épanche que sur neuf titres pêchant parfois par manque de variété. Mais quel disque ! Si les Pixies ont inventé la dynamique couplet calme-refrain furax, les Who ont inventé celle-ci : intros zen, presque éthérées, et reste de la chanson pied au plancher, dans le tumulte des amplis. Comprendre avant-après Keith Moon. Ça se calme un peu sur la virevoltante "Going Mobile", pop song enjouée à fredonner mais trop rapide pour faire un single. "My Wife" est écrite par John Entwistle, le discret bassiste qui ne dit jamais rien. Les accents épiques du début de l'album se retrouvent sur "The Song Is Over", magnifique péplum sonore déclamé par un Daltrey seul, gladiateur victorieux dans son arène.

Les claviers qui avaient tant surpris sur la première chanson sont en fait présents sur tout l'album, mais cachés par le vacarme céleste du groupe le plus bruyant du monde. Heureusement d'ailleurs, car ceux enfouis dans "The Song Is Over" rappellent une machine à laver. Mais c'est avec "Behind Blue Eyes" que les claviers s'en iront pour de bon. Cette chanson est un peu le "Stairway to Heaven" du groupe. Tout en étant radicalement différente de l'hymne du Zeppelin (au passage, c'est Keith Moon qui a eu l'idée du Nom Led Zeppelin), "Behind Blue Eyes" s'en rapproche par son côté chanson trop évidente, et son final-brasier qui achève l'album avec autant de panache qu'il avait commencé. Pourtant, c'est une chanson extrèmement importante pour Townsend, aux paroles amères et reminiscentes des tourments du guitariste sauteur.

Les possesseurs de la version CD auront le bonheur ensuite d'écouter les chansons de "Lifehouse" (dont "Baby Don't You Do It", véritable vitrine du génie de Keith Moon) et surtout "Won't Get Fooled Again" le single de plus de six minutes (une autre époque, assurément…) qui ne laisse derrière lui que décombres fumantes. Que dire sur ce morceau de bravoure ? C'est une merveille, tout simplement. Le jeu de guitare de Townsend est à son zénith, le groupe fait mine de terminer la chanson, puis revient pour la dernière couche, en beauté. Sans le savoir, les Who mettent ici en place un style qui fera le bonheur des futur groupes pour stades ! Queen, U2, Van Halen, tous ont une dette envers les cris de Daltrey et les moulinets de Townsend, un des premiers, sinon le premier des guitar-heroes du rock. (m-lamusic.net).


TRACKLIST :
A1Baba O'Riley4:59
A2Bargain5:33
A3Love Ain't For Keeping2:11
A4My Wife3:35
A5Song Is Over6:16
B1Getting In Tune4:49
B2Going Mobile3:40
B3Behind Blue Eyes3:40
B4Won't Get Fooled Again8:31