SCORPIONS - SAVAGE AMUSEMENT (1988)
Harvest - SHSP 4125 - (United Kingdom)
Harvest - SHSP 4125 - (United Kingdom)
Il flotte sur ce Savage Amusement comme une étrange odeur de fin de cycle. Sorti plus de quatre ans après le succès majeur des SCORPIONS que fut l'album Love At First Sting, ce nouvel opus marque la fin d'une collaboration de 13 ans avec le producteur fétiche du groupe, Dieter Dierks, et aurait pu sortir plus tôt sans le perfectionnisme exacerbé de celui-ci. Dès 1987, le groupe propose à son « sixième membre » de nouvelles compositions. Dierks, peu satisfait de la qualité de celles-ci, les rejette en bloc et renvoie les SCORPIONS travailler leurs chers instruments. Ce conflit marquera la scission entre les arachnides et leur producteur. Ce dernier se chargera de la production d'un tiers des morceaux du nouvel album, tandis que le britannique Nigel Green (Iron Maiden) s'occupera de mixer le reste. Le résultat montre un groupe à l'esthétique renouvelée, dont la musique est à l'image du look de ses membres : gonflée et quelque peu précieuse (qui a dit maniérée ?).
Il est vrai que succéder à un album du calibre de Love At First Sting n'était pas chose aisée. En prenant son temps avant d'offrir une suite à cet album, SCORPIONS se permet également d'éviter d'inutiles comparaisons. Savage Amusement témoigne d'un groupe renouvelé et toujours inspiré. Sans céder aux sirènes de la mode Hard US (bien que la moustache permanentée de Rudolf Schenker soit un signe extérieur de tentation), le combo fait preuve d'une sophistication accrue et offre une facette plus polie et affinée de sa musique. Moins fédérateur et « bombastic » que les deux précédents, l'album comporte également moins de tubes. Bien entendu, certains rencontreront un succès planétaire, dont le sensuel « Rhythm of Love », illustré par un clip polisson, ou encore la ballade finale « Believe in Love », qui peine à égaler l'émotion dégagée par ce titre intemporel qu'est « Still Loving You ». En proposant une musique plus léchée, SCORPIONS reste très convaincant, et se fait le porte-parole d'un hard rock riche et travaillé, comme l'époque l'exigeait. Le titre introductif « Don't Stop At the Top », le délicat « Passion Rules the Game » (seul titre de l'opus composé par Herman Rarebell) et surtout le formidable « Every Minute Every Day » et son formidable refrain sont à placer dans cette catégorie, et font preuve d'une efficacité à toute épreuve. Les brûlots, rageurs et rugueux, sont également de la partie, et sont à compter parmi les plus réussis de SCORPIONS. Alors que « The Same Thrill » sur Love At First Sting péchait par un manque évident de structure et de cohésion, « We Let it Rock...You Let it Rock » et « Love On the Run » sont tout bonnement imparables. Le premier, agrémenté des chœurs virils de Peter Baltes (bassiste d'Accept), se fit le titre d'ouverture des concerts de la tournée qui suivit la sortie de l'album. Agressif et taillé pour le live, ce morceau se verra malheureusement totalement éclipsé des tournées suivantes, et constitue sans doute l'un des titres les plus sous-estimés du groupe. Le second est pour sa part un véritable rouleau-compresseur, marqué par une batterie aux allures de panzer d'un Herman Rarebell métronomique et un chant surpuissant du toujours formidable Klaus Meine.
Si chaque membre du groupe effectue son travail de manière remarquable sur cet album, c'est néanmoins l'aura de Matthias Jabs qui rejaillit de plus sur Savage Amusement. Agrémentant chaque composition de touches discrètes et imparables de sa guitare lead intenable, le bonhomme est partout, et s'impose comme un soliste d'exception. Au service des chansons, l'artiste n'hésite pas à varier son propos, usant une nouvelle fois de sa célèbre talk-box sur un « Media Overkill », farouche critique des médias, mid-tempo sympathique et original. Original est l'adjectif qui caractérise également cette magnifique fausse ballade qu'est « Walking On the Edge », mid-tempo alternant délicatesse et énergie brute et qui s'inscrit parfaitement dans l'ambiance globale de cet album. (Gegers-FP).
TRACKLIST:
Il est vrai que succéder à un album du calibre de Love At First Sting n'était pas chose aisée. En prenant son temps avant d'offrir une suite à cet album, SCORPIONS se permet également d'éviter d'inutiles comparaisons. Savage Amusement témoigne d'un groupe renouvelé et toujours inspiré. Sans céder aux sirènes de la mode Hard US (bien que la moustache permanentée de Rudolf Schenker soit un signe extérieur de tentation), le combo fait preuve d'une sophistication accrue et offre une facette plus polie et affinée de sa musique. Moins fédérateur et « bombastic » que les deux précédents, l'album comporte également moins de tubes. Bien entendu, certains rencontreront un succès planétaire, dont le sensuel « Rhythm of Love », illustré par un clip polisson, ou encore la ballade finale « Believe in Love », qui peine à égaler l'émotion dégagée par ce titre intemporel qu'est « Still Loving You ». En proposant une musique plus léchée, SCORPIONS reste très convaincant, et se fait le porte-parole d'un hard rock riche et travaillé, comme l'époque l'exigeait. Le titre introductif « Don't Stop At the Top », le délicat « Passion Rules the Game » (seul titre de l'opus composé par Herman Rarebell) et surtout le formidable « Every Minute Every Day » et son formidable refrain sont à placer dans cette catégorie, et font preuve d'une efficacité à toute épreuve. Les brûlots, rageurs et rugueux, sont également de la partie, et sont à compter parmi les plus réussis de SCORPIONS. Alors que « The Same Thrill » sur Love At First Sting péchait par un manque évident de structure et de cohésion, « We Let it Rock...You Let it Rock » et « Love On the Run » sont tout bonnement imparables. Le premier, agrémenté des chœurs virils de Peter Baltes (bassiste d'Accept), se fit le titre d'ouverture des concerts de la tournée qui suivit la sortie de l'album. Agressif et taillé pour le live, ce morceau se verra malheureusement totalement éclipsé des tournées suivantes, et constitue sans doute l'un des titres les plus sous-estimés du groupe. Le second est pour sa part un véritable rouleau-compresseur, marqué par une batterie aux allures de panzer d'un Herman Rarebell métronomique et un chant surpuissant du toujours formidable Klaus Meine.
Si chaque membre du groupe effectue son travail de manière remarquable sur cet album, c'est néanmoins l'aura de Matthias Jabs qui rejaillit de plus sur Savage Amusement. Agrémentant chaque composition de touches discrètes et imparables de sa guitare lead intenable, le bonhomme est partout, et s'impose comme un soliste d'exception. Au service des chansons, l'artiste n'hésite pas à varier son propos, usant une nouvelle fois de sa célèbre talk-box sur un « Media Overkill », farouche critique des médias, mid-tempo sympathique et original. Original est l'adjectif qui caractérise également cette magnifique fausse ballade qu'est « Walking On the Edge », mid-tempo alternant délicatesse et énergie brute et qui s'inscrit parfaitement dans l'ambiance globale de cet album. (Gegers-FP).
TRACKLIST:
A1
|
Don't Stop At
The Top
|
4:03
|
A2
|
Rhythm Of Love
|
3:47
|
A3
|
Passion Rules The Game
|
3:58
|
A4
|
Media Overkill
|
3:32
|
A5
|
Walking On The Edge
|
5:05
|
B1
|
We Let It
Rock...You Let It Roll
|
3:38
|
B2
|
Every Minute Every Day
|
4:21
|
B3
|
Love On The Run
|
3:35
|
B4
|
Believe In Love
|
5:20
|