jeudi 8 janvier 2015

Manic Street Preachers - Gold Against The Soul




MANIC STREET PREACHERS - GOLD AGAINST THE SOUL (1993)
Columbia ‎– 474064 1 - (United Kingdom)

Durant la période Generation Terrorist (1992), les Manics avaient déclaré qu’ils splitteraient après le premier album. Heureusement pour nous, ce ne fût pas le cas, et dès 1993 les revoilà avec un nouvel opus : Gold Against The Soul.

Les membres du groupe renient l’album, coupable selon eux d’être le fruit d’un renoncement, d’une capitulation devant les injonctions des majors à devenir un groupe plus “bankable”, ce que James Dean Bradfield résumera dans cette déclaration : “Tout ce qu’on voulait faire, c’était aller sous l’aile de la corporation. On pensait qu’on pouvait l’ignorer mais on est quand même affectés”. Et de fait, il est vrai que le son et le discours sont beaucoup plus policés que sur Generation Terrorists, rendant leur rock bien plus mainstream et accessible au plus grand nombre, faisant de ce Gold Against The Soul le premier contrepied d’une discographie qui n’en sera pas avare.

Pourtant, à y regarder de plus près, et n’en déplaise aux Manics, ce Gold Against The Soul possède de nombreux points forts. Tout d’abord les textes, toujours signés Edwards / Wire, s’ils s’avèrent bien moins ouvertement politiques (excepté sur le morceau titre), trouvent un nouvel angle en explorant plus subtilement l’introspection, la face intime du désespoir et de la mélancolie. En témoignent des chansons comme le baggy “La Tristesse Durera (Scream To A Sigh)” dont le titre est tiré d’une lettre de Van Gogh écrite juste avant sa mort, le rock désabusé “From Despair To Where” illuminé par le chant habité de James Dean Bradfield, ou encore ‘Life Becoming A Landslide” qui sait traduire de très belle manière la confusion et la peur du passage d’un enfant à l’âge adulte.

Musicalement ensuite, Gold Against The Soul peut être vu comme un précurseur à “l’après The Holy Bible (1994)”, à savoir une pop orchestrée. Bien sûr, cet album n’arrive pas à la cheville de Everything Must Go (1996) ou de This Is My Truth Tell Me Yours (1998), mais le fait est qu’il s’agit d”un album solide qui sait manier les ambiances sans perdre en cohésion. La face pop s’insère aussi parfaitement dans des morceaux bien rocks comme les MANIC STREET PREACHERS les aiment tant. En témoignent l’introductif “Sleepflower” encore sous influence GUNS N ROSES - période Use Your Illusion (1991) , ou le sinueux “Yourself” qui, entre rytmique sournoise et solo heavy, se voit joliment agrémenté de cordes en pizzicato.

On peut noter quelques faux pas, comme l’horrible “Roses In The Hospital”, rock de stade un peu honteux avec pont central destiné à faire claquer des mains tel un “Radio Gaga” de bas étage, ou l’inutile “Nostalgic Pushead”, mais l’album n’a vraiment rien du disque honteux. Il se termine d’ailleurs par un morceau de haute volée et seul titre politique de l’album, l’éponyme “Gold Against The Soul”. Rythmique groovy, riff rock qui s’incruste dans le cerveau, chant épique sur refrain hymnesque, ce morceau est une réussite totale. Une manière de dire que les Manics n’ont pas vendu leur âme contre de l’or. (Korama - FP).



TRACKLIST:
A1Sleepflower
A2From Despair To Where
A3La Tristesse Durera (Scream To A Sigh)
A4Yourself
A5Life Becoming A Landslide
B1Drug Drug Druggy
B2Roses In The Hospital
B3Nostalgic Pushead
B4Symphony Of Tourette
B5Gold Against The Soul





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